lundi 29 juin 2009

Discours présidentiel devant le congrès :
Tout ça pour ça ?


Le nouvel exercice de communication présidentielle consistant à venir s’exprimer devant députés et sénateurs réunis à grands frais à Versailles a tenu toutes ses promesses, si l’on peut dire.

Lundi 29 Juin 2009

S’exprimant sur la crise et les orientations économiques et sociales qu’il préconise, il n’a rien annoncé de nouveau qui soit le début d’une réponse aux mouvements sociaux unitaires qui ont marqué le paysage depuis octobre dernier. S’il a repris la critique de la mondialisation actuelle et des dérives du capitalisme financier et prôné les vertus de la justice, de la régulation et de la protection des salariés, il a surtout justifié un programme de réformes au nom de la crise qui sont revendiquées par le Medef.

Sur les salaires, pourtant au cœur de nombreuses mobilisations, le Président s’est borné à évoquer le débat sur le partage de la valeur ajoutée prestement tranché par un refus catégorique du Medef. Dans le même temps, le gouvernement annonçait une revalorisation dérisoire du SMIC de 1,30%, soit 11 centimes de l’heure.

Concernant le service public dont on a vu toute la nécessité avec les premiers soubresauts de la crise, Nicolas Sarkozy confirme une logique comptable de baisse de l’emploi public déjà à l’œuvre et dont les résultats ont dépassé en 2008 les prévisions de suppressions de postes.

Reste l’annonce d’une concertation de trois mois avec les syndicats pour définir les priorités stratégiques et budgétaires à inscrire dans une optique de sortie de crise. Mais que peut-il accoucher de cette « consultation » alors que des éléments structurants sont d’ores et déjà tranchés ou maintenus en l’état ? Il en va ainsi de l’annonce d’un emprunt national pour financer le budget de l’État alors que le bouclier fiscal est maintenu et que la remise en cause des exonérations de cotisations sociales n’est pas à l’ordre du jour. De même, la suppression de la taxe professionnelle ou la perspective de substituer la taxe carbone aux cotisations sociales qui risque de faire augmenter la part des contributions des ménages et faire baisser celle des entreprises.

Autre confirmation, le Président annonce une nouvelle réforme des retraites en 2010 avec comme seuls paramètres l’âge de départ en retraite et la durée de cotisation. D’un mot, le Président a évoqué la reconnaissance de la pénibilité du travail sans indiquer comment il comptait imposer au Medef de sortir de la tranchée dans laquelle il s’est installé sur ce dossier depuis la réforme Fillon. Il est venu, il a parlé, il est reparti sans écouter la représentation nationale. La démocratie n’y a sans doute pas plus gagné que le dialogue social.

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