lundi 8 juin 2009


Ébranlé par la mobilisation sociale,
le patronat élude les revendications


Cette semaine sociale sera marquée mercredi par la rencontre entre les syndicats et le patronat mercredi et surtout par la journée d’actions unitaires de samedi 13 juin. Le Medef, la CGPME et l'UPA ont consenti à entamer une négociation qui démarrera mercredi sur « la gestion sociale des conséquences économiques de la crise sur l'emploi ».

Sorti du bois pour la première fois depuis huit mois que la crise a commencé et que les actions unitaires se succèdent, le patronat a fait des propositions de thèmes de discussion que toutes les confédérations ont considérées comme inaptes à répondre aux attentes actuelles des salariés. D’une part, elles éludaient les questions au cœur de la crise et des luttes revendicatives : les politiques salariales, la répartition des richesses, les droits d’intervention des salariés sur les stratégies des entreprises, les rapports donneurs d’ordre sous-traitants… D’autre part, elles laissaient dans le flou total la nature du dialogue social proposé : négociation ou simple « délibération sociale » ?

Devant le fort mécontentement des syndicats, le Medef a finalement présenté un calendrier et des formes de discussions un peu moins floues, mais tout aussi insatisfaisantes sur le contenu. C’est donc cette négociation nationale interprofessionnelle qui s’ouvrira dès le 10 juin sur « la gestion sociale des conséquences de la crise économique sur l’emploi ». Autant dire que si on ne peut se satisfaire de ces entrevues, il faut bien mettre au crédit de la mobilisation ce « petit bouger » dans le camp patronal qui avait tendance depuis des mois, soit à faire le gros dos, soit à s’en prendre à la CGT.

C’est donc plus que jamais un encouragement à maintenir et accentuer la pression sociale, non seulement sur le patronat, mais aussi sur le gouvernement. En particulier parce que la période estivale approche et que le gouvernement et sa majorité vont mettre à profit comme l’an passé la torpeur estivale pour s’agiter sur les bancs de l’Assemblée afin de continuer de mettre le social en pièces. Pour la CGT, « L’ampleur et l’unité de la mobilisation des salariés a ébranlé le patronat. Mais en éludant la discussion sur les vraies revendications, il porte la responsabilité de la poursuite et de l’extension de la conflictualité. Pour obtenir des réponses authentiques, la mobilisation doit se poursuivre dans des formes qui assurent un rapport de forces durable. La journée nationale de manifestations du samedi 13 juin en est la prochaine étape interprofessionnelle. Cette mobilisation doit se traduire dans les entreprises par l’élaboration des cahiers revendicatifs et l’exigence d’ouverture de négociations avec les directions. »

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