mardi 24 mai 2011

Ascenseur social en panne chez Schindler-Corse



Ce conflit concerne « seulement » une vingtaine de salariés. Il n'a entraîné aucun blocage de la chaussée, aucune manifestation d'envergure. Il est pourtant plutôt significatif parce qu'il touche les employés insulaires d'une des plus grosses multinationales mondiales.

Schindler c'est le numéro 2 au monde pour l'installation et la maintenance d'ascenseurs. Et c'est le numéro 1 en matière d'escaliers mécaniques. Son personnel, image de marque oblige, est hautement qualifié.

« Actuellement personne n'est embauché au-dessous d'un bac pro, et les titulaires de BTS ne sont pas rares », souligne Bruno Lafillez de la CGT. En ce qui concerne les rémunérations, en revanche, ce n'est pas spécialement le Pérou.

Surtout, parce que les salariés insulaires font partie de la zone Sud de la France et que certains d'entre eux sont délégués au comité d'entreprise de Marseille, ils se sont rendu compte, que les salaires sont sensiblement inférieurs dans l'île.

« J'ai cinq ans de boîte et je touche 1600 euros par mois » explique un gréviste ajaccien. « Sur le Continent, les collègues qui font le même métier que moi avec la même qualification sont payés 1800 euros par mois... »

D'après la CGT, la direction du groupe en convient mais estime que les frais sont plus importants en Corse en raison des déplacements...

Un discours que ne veulent pas entendre les employés qui déplorent déjà avoir les plus faibles taux de participation et d'intéressement de France alors que le chiffre d'affaires est en constante progression dans l'île.

« En fait le chiffre d'affaires est en baisse en Paca, et nous sommes englobés dedans... » assurent les grévistes.

Ne voulant pas inaugurer la notion de « perdant-perdant » les employés ont entamé une grève illimitée. En demandant, d'une part le rattrapage des salaires par rapport au Continent. Et d'autre part la prime d'insularité destinée à compenser le coût de la vie en Corse.

Treize jours plus tard, après que les salariés ont été reçus à la préfecture et à l'assemblée de Corse, après un courrier de Dominique Bucchini à la direction du groupe, le conflit est dans l'impasse.

« La direction joue le pourrissement », soulignent les salariés. « En attendant, les réparations sont effectuées par des cadres qui ne sont pas forcément des techniciens... » Quant à la maintenance des quelque 790 ascenseurs de la marque implantés en Corse, elle n'est carrément pas assurée. Ce qui risque de poser problème car Schindler s'engage par contrat à assurer l'entretien de ses appareils et que celui-ci est payant...

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