jeudi 19 mai 2011


NOUVEL ACCIDENT MORTEL CHEZ SCHINDLER

Un salarié d’une entreprise de sous-traitance est décédé vendredi 13 mai 2011 sur un chantier de modernisation dans la tour Courcellor II, rue d’Alsace à Levallois (Hauts-de-Seine).

Malgré le silence de l’entreprise, il semble que le salarié travaillait avec son harnais attaché sur le palier, sur un toit de cabine et cet appareil aurait été déplacé par erreur. L'appareil est situé dans une gaine commune. Déséquilibré, il aurait fait une chute de trois niveaux.

Comme il s’agit d’une modernisation « grande hauteur », ce chantier dépend du siège social et donc d’un Comité Hygiène Sécurité Conditions de Travail à majorité CFDT et peu expert sur les questions de montage.

Ce n’est pas un hasard si c’est un salarié d’une entreprise sous-traitante qui est une fois de plus victime de cet accident mortel : sur les quatre derniers accidents mortels touchant Schindler, trois ont frappé des sous-traitants.

Il s’agit pour Schindler d’externaliser les risques en même temps qu’il diminue les coûts de main d’œuvre :
- Les métiers les plus dangereux sont externalisés ce qui permet d’afficher des taux d’accidents du travail en baisse et ceci d’autant plus que les accidents moins graves sont camouflés, non déclarés, transformés en accident sans arrêt avec un poste aménagé ou en arrêt de maladie ou en congés.
- La sous-traitance coûte moins cher à Schindler car les entreprises payées « à la tâche » imposent des horaires sans limites à leurs salariés (et à eux-mêmes pour les plus petites), emploient des salariés peu ou pas formés et ne respectent pas les règles de sécurité. Quand ils les connaissent !

Plutôt que de reconnaître cette réalité, la Direction de l’entreprise explique que cet accident démontre que le travail à deux est dangereux !
Plusieurs questions se posent :
- Pourquoi le harnais était-il (semble-t-il) attaché sur le palier ? Comment une longe de harnais peut-elle se déchirer ?
- De quels moyens de communication disposaient les salariés pour communiquer entre eux ?
- Par qui et pour quelle raison avait-il été décidé de déplacer une cabine ?
- S'il était sur le toit de cabine, où étaient les protections collectives ?

Nos métiers sont dangereux. L’organisation du travail doit être rigoureuse, les équipements de travail adaptés, la formation des salariés d’un haut niveau à laquelle doit s’ajouter une expérience de terrain avec un accompagnement important.

Ce n’est certainement pas par l’utilisation de la sous-traitance que ces conditions seront réunies.

Aucun commentaire: