mardi 21 juin 2011
Des minima de grille au ras des pâquerettes
Alors que syndicats et patronat ont exprimé, mais pour des raisons différentes, leur opposition au projet de loi instaurant la « prime dividendes », la conflictualité sur les salaires ne s’est pas ralentie ces derniers jours à l’instar de ce qui s’est déroulé chez IBM France.
Ce qui est tout à fait notable, c’est que les catégories ingénieurs, cadres, techniciens ne sont pas en reste dans ces conflits, voire dans certaines entreprises où ils représentent le gros des troupes, ils en sont les principaux acteurs. Il est intéressant aussi de noter que ces conflits et les négociations qui s’ensuivent ne séparent pas les bas salaires des niveaux supérieurs des grilles.
Cela témoigne d’une communauté d’intérêt entre toutes les catégories de salariés.
En effet, on sait que plus les grilles commencent bas, moins les qualifications et les responsabilités sont reconnues. C’est ainsi que dans une note récemment transmise par le ministère du Travail aux organisations syndicales, il ressort qu’au 31 mai, sur les 175 branches de plus de 5 000 salariés recensées, 48 -couvrant 2 410 000 personnes, soit 27 % du total- ont leur premier coefficient salarial qui est inférieur au SMIC. Avec comme corollaire un écrasement des grilles conventionnelles.
Dans 46 % des branches, le premier niveau cadre est inférieur à 75 % du plafond de la Sécurité sociale, soit environ 2 200 euros. Y compris la métallurgie ou le bâtiment. Et « même pour les niveaux les plus élevés des gril- les, 18 % des branches [...] prévoient des minima inférieurs au plafond de la Sécurité sociale, soit 2 946 euros », indique la note. En 2007, les proportions étaient respectivement de 41 % et 16 %. A cela, il y a bien des explications et des responsabilités.
La première étant celle de l’État qui incite les employeurs à ne pas augmenter les salaires pour rester en dessous des seuils à partir desquels se déclenchent les exonérations de charges sociales et fiscales. On voit bien là que la question du pouvoir d’achat et plus généralement bien sûr celle du partage des richesses ne sauraient être réglés par une prime bidon dont seront écartés, par exemple, les salariés de Total qui n’a réalisé que 10 milliards d’euros de profits en 2010.
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