lundi 1 décembre 2008
Prud’homales le 3 décembre Chaque voix compte pour produire du droit
C’est peu dire que les élections prud’homales ont été boycottées par les grands médias nationaux. Pas assez sexy, pas assez truculent comme sujet?
Pourtant ce mercredi, c’est une élection de tout premier ordre qui se tient. Par le nombre d’électeurs, 19 millions dont 18 millions de salariés. Par le fait que c’est la seule élection à laquelle peuvent participer les ressortissants étrangers qui pourtant participent à la richesse de notre pays.
Parce que c’est un baromètre de la représentativité syndicale grandeur nature. On pourrait lui trouver bien d’autres intérêts, mais n’en retenons que deux: c’est une journée d’action gratuite à la disposition des salariés qui vont pouvoir exprimer colère et exigences vis-à-vis du gouvernement et du Medef dans un contexte de crise profonde.
Enfin les prud’hommes sont une institution majeure dans la production de droits positifs pour les salariés. Dans huit cas sur dix, les salariés obtiennent satisfaction devant cette juridiction et quand ses jugements sont contestés en appel et en cassation, ils sont bien souvent confirmés. Preuve que les contentieux portés par les salariés ne sont pas imaginaires, preuve encore de la qualité des motivations des jugements rendus par ces militants du droit que sont les conseillers issus des organisations syndicales.
Songeons en effet que c’est par une décision prud’homale à Longjumeau que commence la lente agonie du CNE pour finir en abrogation. Songeons que c’est devant cette juridiction sociale que les premiers cas de harcèlement moral ont été jugés.
C’est encore devant ces juges issus du monde de l’entreprise dans la section encadrement que l’on prend toute la mesure de la dégradation des conditions de travail, des rapports sociaux, des rémunérations, toute l’insécurité sociale dont les salariés les plus qualifiés sont victimes.
C’est devant ces juges que beaucoup d’entre nous viennent un jour contester le décompte de leurs heures de travail. Alors vraiment, s’il est un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte, c’est bien celui des prud’homales. Chacun d’entre nous peut en effet créer la bonne surprise.
En finir pourquoi pas, avec un syndicalisme qui fait des cadres et ingénieurs des salariés «à
part», «au-dessus de la mêlée»alors que chaque jour leur administre la preuve qu’ils sont,
tout autant que les ouvriers-employés, de simples variables d’ajustement au service des
actionnaires.
Les salariés qualifiés et en responsabilité ont besoin d’un outil syndical qui reconnaisse la singularité de leurs rôles dans la construction d’un «tous ensemble»auquel tous les salariés sont attachés pour mener des luttes gagnantes. Dans cette élection, on regardera avec attention le poids que pèsera la CGT et particulièrement dans nos catégories dont la place numérique est grandissante dans nombre de régions. On regardera évidemment le taux de participation qui aura un sens dans le contexte de la crise actuelle.
Ce 3 décembre, chacun peut créer la bonne surprise, en élisant plus de juges CGT, en donnant à la CGT le poids qui convient à la première organisation syndicale pour faire avancer les revendications.
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