Mobilisation massive contre le gouvernement
Selon la CGT et Force ouvrière, plus de 2,5 millions de salariés du public et du privé ont défilé dans tout le pays à l'appel de tous les syndicats, pour une fois unis. Le ministère de l'intérieur a comptabilisé pour sa part 1,08 million de manifestants dans les 195 cortèges recensés.
Les syndicats estiment avoir réussi leur pari de mobiliser autant qu'en 2006 contre le contrat première embauche. Selon François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, les défilés de jeudi sont les "plus grandes manifestations de salariés depuis une vingtaine d'années". Ce n'est pas l'avis du porte-parole du gouvernement, qui a relativisé l'ampleur du mouvement. "Il n'y a pas un niveau de grève exceptionnel, c'est plutôt en-deçà dans le secteur public que ce qui avait été constaté lors des derniers mouvements", a dit Luc Chatel sur Europe 1.
Selon les chiffres officiels, un quart des quelque cinq millions de fonctionnaires a répondu à l'appel à la grève. Outre l'éducation, où au moins la moitié des enseignants des écoles ne travaillait pas, les perturbations ont surtout touché les chemins de fer, les transports en commun et aérien, mais sans atteindre les niveaux annoncés. Grèves et débrayages ont aussi affecté le secteur privé, dont les salariés étaient bien visibles dans les cortèges alors que les périodes de crise marquent presque généralement un reflux des mouvements sociaux. (Lire l'article Bilan de la grève, secteur par secteur)
Les cortèges, particulièrement fournis en province, avançaient des revendications diverses : sauvegarde de l'emploi, défense des services publics, fin de la "casse" sociale, défense des libertés...
A Paris, la préfecture de police a fait état de 65 000 manifestants, un chiffre contesté par les syndicats, la CGT ayant quant à elle compté 300 000 personnes. En fin de manifestation, des incidents ont opposé quelques centaines de manifestants aux forces de l'ordre dans le quartier de l'Opéra, où plusieurs feux ont été allumés, incitant les forces de l'ordre à charger et à tirer des gaz lacrymogènes.
Nicolas Sarkozy, omniprésent dans les slogans et sur les banderoles des manifestations, a dit en fin de journée comprendre l'inquiétude "légitime" des protestataires. Le chef de l'Etat a indiqué qu'il rencontrerait dans le courant du mois de février les organisations syndicales et patronales afin de "convenir du programme de réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour le mener à bien".
Reste à savoir si cette annonce suffira à convaincre les syndicats, qui se sont dit prêts à durcir le mouvement.
L'opposition a elle aussi donné de la voie, les leaders socialistes se montrant notamment au passage du cortège parisien. (Lire la note du blog "Puzzle socialiste" L'état-major socialiste était de sortie)
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
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