mercredi 5 janvier 2011


Pourquoi l’idéologie Valls-Sarkozy
est à l’origine du chômage et de la crise ?

mercredi 5 janvier 2011,
par André Martin sur le site Retraites - Enjeux - Débats

« Travailler plus pour gagner plus » est le slogan idéologique avec lequel les néo-libéraux résument et habillent la dérégulation d’un paramètre économique et social essentiel : la durée du travail des salariés. Avant 1981, toute entreprise qui voulait faire travailler ses salariés en heures supplémentaires devait solliciter, chaque année, l’accord de l’inspection du travail. Cette procédure de contrôle permettait notamment à l’inspection du travail de refuser des plans de licenciements à des entreprises qui recourraient abusivement aux heures supplémentaires. Cette dérégulation progressive du temps de travail a conduit les entreprises à faire du nombre de postes de travail la seule variable d’ajustement des fluctuations économiques. Alors que le principe de solidarité aurait du conduire à faire fluctuer les durées du travail comme les fluctuations économiques subies par les entreprises : baisser la durée moyenne du temps de travail en période de récession ou de chômage élevé et inversement. A ce refus de solidarité s’est ajouté le refus de prendre en considération des faits peu contestables, tels que l’accélération des gains de productivité et l’augmentation du pourcentage des femmes souhaitant travailler. Enfin, alors que le retour à des taux de croissance de nature à faire baisser significativement le chômage est une illusion depuis 20 ans et que cela a peu de chances de changer dans les décennies à venir, des irresponsables continuent à mentir aux Français en promettant plus de croissance, comme unique remède au chômage .

Michel Rocard écrivait en 4ème de couverture de son livre « Les moyens d’en sortir » publié en 1997 : « L’inexorable montée du chômage démontre l’inefficacité de toutes les techniques utilisées pour le combattre … On ne luttera efficacement contre le chômage massif que par la réduction massive du temps de travail. Toute la question est : comment faire ? ».

Mais l’idéologie de droite – répandue également dans certains partis de gauche - s’est toujours opposée à une répartition plus équitable du temps de travail entre ceux qui se ruinent la santé au travail et ceux qui n’ont pas d’emploi, ou seulement des petits boulots précaires. Ce refus était basé sur l’affirmation aussi dogmatique qu’infondée selon laquelle « le temps de travail ne se partage pas ». Avec le « travailler plus pour gagner plus » on franchit un degré supplémentaire dans le cynisme. Ce n’est plus l’employeur qui s’oppose à une réduction du temps de travail génératrice de plus d’emplois. C’est le salarié qui est invité, s’il veut gagner plus, à plus d’individualisme et à s’asseoir sur la solidarité et l’intérêt général.

Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que l’idéologie Valls-Sarkozy du « Travailler plus pour gagner plus » est responsable de la persistance d’un chômage de masse, mais aussi du développement de l’individualisme et du mépris de l’intérêt général.

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