vendredi 15 février 2008
Communiqué de presse : l’ascenseur de l’habitat social est en panne
Montreuil, le 31 janvier 2008
Les bailleurs sociaux d’Ile de France s’alarment des dysfonctionnements répétés des ascenseurs de leurs parcs d’habitations. Le constat n’est pas nouveau les causes et les solutions doivent être regardées de près.
De faux problèmes :
D’après la Fédération des Ascenseurs (chambre patronale) le fait que 60% du parc d’ascenseur ait plus de 20 ans justifierait cette situation. Bien des ascenseurs beaucoup plus vieux fonctionnent très bien. Ce sont plutôt les appareils les plus récents qui posent le plus de problèmes pour deux raisons :
- afin d’économiser les coûts de fabrication et de montage les ascensoristes fabriquent des ascenseurs de moins en moins robustes. Les commandes électriques, électroniques voire informatiques sont certes plus fiables mais toutes les parties mécaniques (responsables de la très grande majorité des pannes) sont plus fragiles ;
- Dans l’habitat social ce défaut est aggravé par le sous dimensionnement fréquent des installations : moins d’ascenseurs pour les grandes tours que dans les bureaux ou les beaux quartiers, système pairs/impairs, commandes moins performantes, etc.
Dans ce même habitat la maintenance est compliquée par la disparition des gardiens, responsables sur le terrain et par le nomadisme du parc dont la maintenance est assurée alternativement par des entreprises différentes, situation d’autant plus dommageable quand la société de maintenance n’est pas le fabricant/installateur.
Cette recherche du moins coûteux dans l’instant pénalise la qualité du travail de la maintenance. Plusieurs « affaires » ont montré que la transparence et l’égalité de traitement n’étaient pas toujours de mise des deux cotés du marché de la maintenance, de la modernisation ou de l‘installation de neuf. De plus les grands groupes (Kone, Otis, Schindler, Thyssen) en rajoutent en refusant de prendre les contrats qu’ils ne trouvent pas assez rentables et en refusant ainsi la mise en concurrence qu’ils trouvent si bonne par ailleurs.
Depuis des années la maintenance du parc (tous secteurs d’habitat de bureaux ou autres confondus) est mal assurée du fait de la surcharge de travail des techniciens. En 20 ans on est passé de moyennes de 60 appareils par techniciens à 120 voire plus. Et, parfois, de façon malveillante, la maintenance préventive prévue par les contrats d’entretiens n’a été délibérément pas assurée en attendant une casse du à une usure prématurée et impliquant des réparations payantes et donc plus intéressantes pour les entreprises.
De fausses solutions :
Nous avons souhaité la loi de 2003 (suite à de nombreux accidents graves ou mortels d’usagers) imposant la rénovation du parc pour la sécurité des usagers et des techniciens. Mais les entreprises se livrent à un détournement de cette loi.
Tout d’abord depuis 2003 aucun effort sérieux de recrutement n’a été fait jusqu’à 2006, c’est-à-dire tant que les premières commandes n’ont pas été passées. Ce manque d’anticipation en matière de recrutement et de formation aboutit aujourd’hui à une réelle pénurie de main d’œuvre. D’autant plus qu’avec des conditions de travail très difficiles, une qualification élevée, les salaires qui ne dépassent pas une moyenne de 1500 euros net ne permettent pas une fidélisation des techniciens dans un métier ou l’expérience est un atout essentiel.
Les coûts de l’opération initialement évalués à 4 milliards d’euros sont généralement évalués aujourd’hui au double voire plus. Face à la demande les entreprises ne se privent pas pour forcer les devis tant du coté des propositions techniques surévaluées que des coûts bien trop élevés.
En fait les entreprises de la profession usent et abusent de l’obligation légale pour s’absoudre de toute responsabilité dans le manque de fiabilité du matériel et l’insuffisance de la maintenance.
La vétusté du matériel et le non respect des normes récentes en matière de sécurité ne sont pas les causes essentielles des pannes répétées des ascenseurs.
La priorité mise sur la rénovation aggrave la situation : les techniciens sont massivement affectés sur la modernisation au détriment de la maintenance, l’immobilisation est bien plus longue du fait de l’importance des travaux et des retards dus au manque de matériels et de techniciens. Et ce n’est pas la multiplication des audits, expertises et autre contrôle qui résoudra la question.
Face à la dégradation du fonctionnement et au maintien d’un grand nombre d’accidents ce sont les victimes c’est-à-dire les usagers et les techniciens qui sont pénalisés. Blessés gravement voire tués pour les uns, condamnés en justice pour les autres, alors que les responsables sont avant tout les employeurs ou les bailleurs qui n’assument pas leurs responsabilités.
Les condamnations, les sanctions ne vont en rien améliorer la fiabilité des appareils ni la sécurité des usagers et des techniciens. Ce sont pourtant les seules réponses apportées par les pouvoirs publics et les employeurs.
Les syndicats CGT de la profession sont disponibles pour une concertation de toutes les parties concernées pour modifier rapidement et profondément la situation.
Nos priorités sont :
La baisse des charges de travail des techniciens
Le travail a deux chaque fois que la technique ou la sécurité l’impose
Le temps et les moyens nécessaires pour assurer les opérations de maintenance
L’embauche dans tous les services avec des salaires correspondant aux qualifications nécessaires
La formation des nouveaux embauchés
Les formations aux nouvelles technologies et marques étrangères
L’arrêt des condamnations des techniciens nullement responsables des charges et conditions de travail
Pour contacter la Coordination CGT ascenseurs :
Robert Pelletier : 06 80 04 87 98 ou robert.pelletier@free.fr
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