mardi 5 mai 2009


1er mai 2009, un millésime d'exception

La CGT recense le 1er mai au soir près de 1 200 000 manifestants pour 283 initiatives sur l’ensemble du territoire. C’est 5 fois plus important qu’en 2008, 3 fois plus important qu’en 2003, année du conflit sur les retraites. Il était évidemment difficile de rééditer et dépasser en nombre les mobilisations des 29 janvier et 19 mars compte tenu d’un pont de quatre jours, mais ce 1ermai 2009 sera un millésime d’exception.

D’abord parce qu’il aura été unitaire à peu près partout. Qu’on y songe, par exemple, la CFE-CGC et ses dirigeants défilaient pour la première fois un 1er mai. Symboliquement, les huit leaders syndicaux se sont joints côte à côte derrière la banderole parisienne pour une photo et des images télé. Fait-on des photos souvenirs si on n’y attache aucune signification ?
L’unité est là, bien campée sur une plateforme revendicative élaborée ensemble. L’appel unitaire inédit des syndicats pour ce 1er mai a contribué à mobiliser de nouveaux participants aux manifestations, parfois venus en famille.

Ce 1er mai a contribué à élargir l’engagement des salariés dans l’action. L’exigence de réponses concrètes aux problèmes d’emploi, de chômage, de protection sociale, de pouvoir d’achat, de services publics, était au coeur des revendications portées dans les cortèges. Et chaque fois, comme ils le feront ce lundi 4 mai, après une manifestation nationale, les huit syndicats feront le point, jaugeront de la réponse du gouvernement et du patronat pour envisager des suites qui on le voit bien devront prendre un autre caractère compte tenu d’une période de ponts.

La CGT invite ses organisations à prendre appui sur cette journée réussie pour être à l’initiative d’autres rendez-vous dans les entreprises et les branches professionnelles. La CGT assurera sa participation aux euromanifestations de Madrid, Bruxelles, Berlin et Prague les 14, 15 et 16 mai en convergence avec les autres salariés et leurs syndicats en Europe.
Il n’est en tous cas pas du tout à l’ordre du jour de s’en tenir là, alors que l’opinion est largement acquise aux revendications et à la démarche syndicale unitaire.

Par ailleurs, un dernier sondage nous apprend que près d'un Français sur deux (46 %) juge « probable » une explosion sociale en France dans les prochains mois, et 66% en tout la croient possible, selon un sondage Ifop pour Challenges publié mercredi. Les femmes (74 % de réponses en ce sens), nettement plus que les hommes, (56 %), jugent possible une explosion sociale. Les salariés du secteur public (74 %) sont un peu plus nombreux que ceux du secteur privé (68 %) à le penser.
Or, si l’on croise ce sondage et qu’on l’extrapole avec les autres réalisés précédemment, on peut sans doute dire que non seulement les Français jugent probable une réaction sociale explosive, mais aussi qu’ils la souhaitent. Le gouvernement n’en est donc pas quitte s’il entend faire de cet été un grand feu d’artifice de mauvais coups, de lois scélérates et de reculs sociaux.

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