jeudi 9 juillet 2009


Un ascensoriste trouvela mort au travail

Ascenseurs . Victime d’un accident du travail, un technicien de maintenance est décédé. La CGT met en cause les conditions de travail.

Technicien de maintenance à Lens, Virgil Drelon, trente-deux ans, père de famille, est décédé le 1er juillet à la suite d’un accident du travail. Il réparait un ascenseur en panne au deuxième étage d’un HLM. En se dégageant de la machine, il a apparemment chuté. L’homme a été victime de deux arrêts cardiaques. Inconscient, il a été transporté au centre hospitalier de Lille, où il est mort.

Les accidents du travail dont l’issue est fatale sont fréquents dans la profession d’ascensoriste. Le danger y est permanent. Dans la même agence, une rupture d’anévrisme avait causé la mort d’un collègue de Virgil. « Ils étaient tout deux surchargés de travail, victimes d’un stress et d’une fatigue insupportables », explique Dominique Declosmenil, délégué syndical central CGT Thyssen. Pour lui, les conditions de travail déplorables sont à l’origine de cette tragédie. Un communiqué de la coordination CGT ascenseurs indique que les techniciens travaillent la plupart du temps en solitaires. L’absence de confrère multiplie les risques d’accidents, car aucun secours immédiat n’est possible. « De toute évidence, si le travail à deux était appliqué dans ce métier, sa méthode de dépannage aurait été différente et sécurisée. » Dominique Declosmenil regrette que « des techniciens manquant d’expérience soient lâchés seuls sur les appareils ».

La libéralisation du marché des ascenseurs a provoqué « une concurrence aiguë », à l’origine d’une rotation du parc ascenseurs constante. Les techniciens sont confrontés à des technologies sans cesse renouvelées qu’ils ne maîtrisent pas. Pour Dominique Declosmenil, « ce sont des facteurs de stress et de dangers supplémentaires ». Or, d’après le centre de recherche cardiovasculaire de Paris, la hausse excessive de la fréquence cardiaque lors d’un stress double le risque d’arrêts cardiaques. La CGT explique que « la dégradation des conditions de travail (…) est liée à la mise en oeuvre par un patronat avide de profits de la loi SAE (Sécurité des ascenseurs existants). » Celle-ci impose des délais impératifs d’intervention et des visites d’entretien respectées à 100 %. L’enveloppe de 4 milliards d’euros prévue pour la réalisation de cette loi excite les appétits financiers des dirigeants. Au lieu d’embaucher pour assurer la sécurité du personnel, ThyssenKrupp a fait le choix de privilégier ses actionnaires. Ils « ne veulent rien perdre de leurs gains », déplore la CGT. Le groupe a annoncé 500 millions d’euros d’économie par an et 3 000 suppressions d’emplois.

Marion Lippmann

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