lundi 27 juin 2011

Salaires des cadres : à quoi songent-ils ?


La précipitation de l’exécutif à faire légiférer sur la « prime dividendes » signe bien un double échec. Celui du dialogue social d’abord, puisque Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à fâcher tout le monde sur ce dossier. Mais l’échec arrive après une impasse sur le sujet du partage des richesses selon une règle des trois tiers, proposée (on devrait dire sortie du chapeau) par le chef de l’État. L’autre échec concerne le pouvoir d’achat dont Nicolas Sarkozy avait promis d’être le champion.

Les faits sont là, têtus : l’insatisfaction est ressentie du bas jusque dans le haut des grilles de salaires.

C’est notamment ce qui ressort pour les cadres dans le baromètre Ifop/Cadremploi récemment publié : 69 % des cadres ayant été augmentés, l’ont été de moins de 4 % et ils estiment ainsi que la paie ne vient pas compenser leurs efforts, les sacrifices consentis, 54 % des cadres jugent l’ambiance de travail dégradée, 72 % observent une augmentation de leur charge de travail et 69 % affirment que la place accordée à la productivité s’accroît.

L’amélioration des rémunérations reste toujours la première attente des cadres : ils sont désormais 62 % à souhaiter gagner plus. Un score jamais atteint en trois années d’observation du baromètre. Pour l’Ugict-CGT, cette attente est évidemment perçue nettement dans l’implication des catégories qualifiées et en responsabilités dans les conflits sociaux de la dernière période.
C’est une donnée qui n’est pas tout à fait nouvelle, mais que les observateurs de l’emploi cadres observent notamment à l’aune de la mobilité. « Près de quatre répondants en activité sur dix (39 %) se disent prêts à changer d’entreprise, soit une progression de 7 points en un an », souligne Cadremploi. Par ailleurs 31 % des personnes interrogées affirment « envisager un changement de métier et/ou de secteur d’activité ». Quelle augmentation salariale attendent-ils d’une mobilité ? « 18 % en moyenne »...

C’est dire le delta énorme entre ce qu’ils jugent nécessaire pour vivre et pour que soient reconnues leurs qualifications et leurs responsabilités et les miettes consenties par les entreprises. Prime ou pas, les seuls dividendes qui vaillent sont ceux arrachés par l’action revendicative.

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