Emploi : au fond du gouffre, encore un sommet
Alors que le taux de chômage, selon l'Insee, est passé à 9,3 % au troisième trimestre (contre 9,1 % le trimestre précédent) et que l'OCDE a prévu une remontée du chômage à 10,4 % fin 2011, le discours présidentiel de Toulon le 1er décembre a voulu une nouvelle fois apporter la démonstration que Nicolas Sarkozy est à la manœuvre par gros temps. Incontestablement, son invitation lancée aux syndicats et au patronat pour un énième sommet dont il a le secret n'a pas soulevé un enthousiasme délirant. A quelques encablures, faut-il le noter, d'une campagne électorale où il a bien l'intention d'occuper le terrain social, cette grand messe aura une fois encore plus de vertus médiatiques qu'elle n'apportera de solutions à la crise que nous traversons.
La CGT qui s'exprimait vendredi 2 décembre par la voix de Michel Doneddu a estimé que l'initiative du président de la République vise à imposer « une nouvelle phase de déréglementation sociale ». « La commission exécutive de la CGT, qui se réunira le 10 janvier, statuera » sur la participation ou non de la CGT à ce sommet a précisé le dirigeant national de la CGT. Rien dans le discours de Toulon n'annonce la moindre inflexion dans la politique qui nous mène dans le mur. « La question d'un partage plus juste et plus efficace des richesses n'est pas posée, a relevé la CGT. Le cœur du système est protégé. Les détenteurs de capitaux peuvent dormir tranquilles. Loin de répondre à l'aspiration commune d'une Europe sociale défendue par les syndicats européens, Nicolas Sarkozy préconise plus de discipline budgétaire, c'est-à-dire plus d'austérité pour les peuples pendant que les marchés et la spéculation continuent de dicter leur loi ». Quant aux solutions préconisées pour l'emploi, le discours présidentiel a de nouveau fait la part belle aux revendications du Medef en brocardant les 35 heures, la retraite à 60 ans. Les efforts auxquels il appelle les Français se dessinent dans son discours et dans les éléments de langage distillés par ses ministres et parlementaires UMP. Il entend bien accéder à la revendication patronale d'en finir avec la durée légale du travail. L'affirmation du président de la République indiquant « il vaut mieux travailler plus que de gagner moins » sonne comme un accord avec les revendications patronales a ainsi relevé la CGT.
Nul doute qu'avant ce sommet de janvier 2012, le 13 décembre prochain, les salariés peuvent encore faire en sorte que ce soit leurs revendications dont on discutera lors de ce sommet sur l'emploi.
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