Syndicats et patronat ont renvoyé les discussions sur la flexibilité au 16 mai. Le patronat tente toujours de simplifier le mode de licenciement pour les salariés opposés à ces accords.
Les
organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, FO et CFE-CGC) et patronales (Medef,
CGPME, UPA) n'ont pas abouti, vendredi, à un accord sur la
compétitivité-emploi, rebaptisé « sauvegarde de l'activité et de l'emploi ». Le
texte présenté par le patronat sur ces accords de modulation du salaire ou du
temps de travail en période de crise, soi-disant pour maintenir l'emploi, pose
problème. Le principal point de friction concerne le mode de licenciement du
salarié qui refuse ce dispositif.
Le patronat
propose une rupture sui generis du contrat de travail, une sorte de troisième
voie entre le licenciement pour faute grave et pour motif économique. Pour
l'heure, ce dispositif semble inapplicable. Il contredit le droit
international, notamment l'article 4 de la convention 158 de l'Organisation
internationale du travail qui stipule que le salarié doit être licencié pour un
motif valable. Le Medef doit revoir sa copie. Pour Maurad Rabhi, négociateur
pour la CGT, il est clair que « le patronat fait tout pour contourner le
licenciement économique, pour éviter notamment de payer le reclassement prévu
dans un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) ».
Sur ce point,
la CFTC et la CFE-CGC devancent le Medef. Les syndicats proposent que le refus
d'au moins dix salariés dans une entreprise d'au moins 50 salariés n'entraîne
pas l'obligation d'un PSE, comme la loi l'exige. Une manière de faire un petit
cadeau au patronat, qui rechigne à payer les conséquences d'un plan social.
Lors de cette
séance, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont noté des « progrès ». Patrick
Pierron, négociateur pour la CFDT, a réaffirmé l'importance d'avoir un outil
pour s'adapter à la conjoncture dans l'entreprise. FO et la CGT, elles, restent
farouchement opposées à ces accords, arguant qu'aucune garantie n'est donnée
sur le maintien de l'emploi des salariés acceptant ces sacrifices. De son côté,
Patrick Bernasconi, négociateur pour le Medef, estime qu'on se rapproche d'un
accord.
D'ici la
prochaine réunion, prévue le 16 mai, le patronat promet monts et merveilles
pour récolter des signatures, comme « des sanctions financières » pour les
entreprises qui abuseraient du dispositif et « un parallélisme avec les
actionnaires », soit la suspension des dividendes pendant ces accords. Reportés
après l'élection présidentielle, ces derniers pourraient toutefois voir le
jour, si la majorité des syndicats les ratifie en mai.
Cécile
Rousseau
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