Quels sont les enjeux ?
L’augmentation du nombre de retraités et de leur espérance de vie crée un besoin de financement que le Medef refuse depuis près de 10 ans de prendre en considération.
Mais l’équation est simple : tout refus d’équilibrer les régimes de retraite par des augmentations de ressources implique une baisse du niveau des prestations.
Pourtant le Medef propose d’ériger en principe le gel des ressources des régimes de retraite. Ainsi refuse-t-il toute augmentation de l’assiette et du taux des cotisations.
Comme ces mesures ne suffisent pas, il propose en outre une baisse du taux de la réversion des pensions qui passerait de 60 % à 54 % ainsi qu’un alignement sur l’AGIRC de l’âge de la réversion qui serait ainsi reporté à l’ARRCO de 55 ans à 60 ans !
Enfin les allocations servies avant l’âge de 65 ans, progressivement relevé à 67 ans par la réforme Sarkozy, subiraient un abattement de 10 % sur la partie financée par le dispositif AGFF, précisément conçu pour financer une retraite complémentaire complète avant 65 et à terme 67 ans, dès lors que l’on a le taux plein dans son régime de base.
Concrètement, une personne liquidant une retraite pleine et entière à 62 ans dans le régime de base de la Sécurité sociale devrait attendre 67 ans pour percevoir sans abattement ses pensions complémentaires.
Ce précédent, s’il faisait l’objet d’un accord, inciterait le législateur, également tenté par un équilibrage des régimes de retraite à taux et assiettes de cotisations constants, à un recul du droit à retraite à 67 ans !
Enfin, le Medef ne consentirait à faire cesser le scandale du versement trimestriel des cotisations pourtant prélevées mensuellement sur nos salaires qu’à partir de 2017 !
Bref, il continuerait à soigner la trésorerie des entreprises sur le dos des salariés et des retraités pendant 4 années supplémentaires. Pourtant, le versement immédiat de ces cotisations, en réduisant le besoin de trésorerie de l’AGIRC et de l’ARRCO, permettrait de dégager 9,8 milliards d’euros de plus pour financer nos retraites !
Financer la répartition, c’est pourtant possible !
En même temps qu’il refuse de financer les régimes de retraite obligatoires et solidaires, le Medef invite les salariés à épargner pour leurs vieux jours sur les marchés financiers, dans des dispositifs bancaires et assurantiels qui ne garantissent aucun niveau de prestation, puisqu’ils subissent tous les aléas de ces marchés.
Or l’argent disponible pour l’épargne retraite pourrait parfaitement être affecté beaucoup plus efficacement au financement des régimes obligatoires de retraite.
Et cela de manière infiniment plus sûre, car un système par répartition ne peut pas faire faillite, puisque son financement est assis sur la rémunération du travail, via les cotisations sur salaires. Et la rémunération du travail représente au minimum 60 % du produit intérieur brut, c’est-à-dire de la richesse nationale créée par le travail.
Lu sur le cite de l'UGICT CGT
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