Le patron de Renault a fait un geste sur son salaire. Qui ressemble fort à un bras d’honneur…
Il y a quelques années, les gazettes françaises et
japonaises l’avaient surnommé « le samouraï » pour la maestria quasi
militaire avec laquelle il avait redressé Nissan. Un titre largement
usurpé : les samouraïs avaient un sens du devoir qui pouvaient les mener
jusqu’au sacrifice suprême. Pas Carlos Ghosn. En guise de sacrifice, le
ci-devant patron de Renault-Nissan se fend d’une aumône : il vient
d’annoncer qu’il acceptait de reporter 30 % de son salaire variable au
31 décembre 2016, sous réserve que l’accord de compétitivité qu’il veut
imposer aux salariés de Renault soit validé par les syndicats.
Un accord qui prévoit 8 260 suppressions de postes – en théorie sans fermeture d’usine ni licenciements secs – ainsi que le gel des salaires et l’allongement du temps de travail des ouvriers. Comprenons bien : Monsieur Ghosn devrait gagner en 2013 plus de 12 millions d’euros, en incluant ces émoluments impériaux comme Pdg de Nissan, soit un revenu journalier – oui, oui, journalier – de 33 000 euros.
En renonçant à toucher cette année 430 000 euros de variable, il va devoir se contenter de 31 800 euros/jour. Le plus fort, c’est qu’il n’y renonce même pas : il diffère seulement dans le temps le versement de cette somme. S’il tient sa promesse de ne pas faire de plan social, il récupérera cette partie de son bonus. Les Japonais, qu’il connaît bien, fuient rarement leurs responsabilités : lorsqu’ils ont fauté, ils démissionnent. Monsieur Ghosn se prive temporairement de 3,5 % de son salaire. C’est un autre choix.
Un accord qui prévoit 8 260 suppressions de postes – en théorie sans fermeture d’usine ni licenciements secs – ainsi que le gel des salaires et l’allongement du temps de travail des ouvriers. Comprenons bien : Monsieur Ghosn devrait gagner en 2013 plus de 12 millions d’euros, en incluant ces émoluments impériaux comme Pdg de Nissan, soit un revenu journalier – oui, oui, journalier – de 33 000 euros.
En renonçant à toucher cette année 430 000 euros de variable, il va devoir se contenter de 31 800 euros/jour. Le plus fort, c’est qu’il n’y renonce même pas : il diffère seulement dans le temps le versement de cette somme. S’il tient sa promesse de ne pas faire de plan social, il récupérera cette partie de son bonus. Les Japonais, qu’il connaît bien, fuient rarement leurs responsabilités : lorsqu’ils ont fauté, ils démissionnent. Monsieur Ghosn se prive temporairement de 3,5 % de son salaire. C’est un autre choix.
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