lundi 26 janvier 2009

29 janvier le cauchemar de Nicolas

Il avait fait rigoler une assistance toute conquise en affirmant qu’en France désormais, quand il y a une grève, cela ne se voit pas, tirant fierté de sa méthode de réforme. 

Mais à quelques jours de ce qui s’annonce comme la plus forte journée de mobilisation depuis son élection, ce 29 janvier s’annonce comme un cauchemar pour le Président, son gouvernement et le patronat. 

Pour conjurer les mauvais esprits, Laurence Parisot se réfugie dans le déni. Interrogée vendredi sur LCI sur un possible durcissement et la perspective de nombreuses grèves dans le privé, Mme Parisot a répondu que « non, pas du tout ». « Que les syndicats aient la capacité de mobiliser, c'est fort possible, mais je crois que ce serait tout à fait exagéré d'en tirer des conclusions sur le climat interne aux entreprises », a-t-elle ajouté. 

« Des syndicats qui cherchent à se refaire une santé, une crise économique mondiale dévastatrice des fondements de l'économie de marché, des partis d'opposition rivalisant de surenchères (...) : le cocktail de ces ingrédients est explosif », diagnostique avec un peu plus de clairvoyance, quant à lui, le patronat de la métallurgie dans sa revue mensuelle. 
Clairvoyance sur le caractère explosif de la période, mais aveuglement quant au contexte singulier du syndicalisme. 

Les appels unitaires se multiplient dans de très nombreuses entreprises et les informations remontées à la Confédération CGT par les organisations professionnelles et territoriales témoignent d’un bouillonnement, d’une effervescence. 
Il semble bien que les salariés soient très remontés et très mobilisés parce que l’unité est au rendez-vous et parce que le contenu revendicatif (c’est inédit depuis très longtemps) a été élaboré en commun. 
« Le sens du message que portent les organisations syndicales en direction du gouvernement, des employeurs dans cette phase de crise aiguë correspond à l'analyse de beaucoup de salariés », a affirmé Bernard Thibault dans une interview sur RMC BFM TV vendredi. On aurait tort de ne voir là que stratégies à courtes vues et petites manoeuvres d’appareils syndicaux. Le pays est profondément taraudé par la colère sociale qui s’exprime dans maints conflits. La crise est profonde, elle est durable et le pire est encore à venir avec des risques majeurs de recul de nos économies. Mais ce qui est en train de monter très puissamment c’est le rejet des réformes. Non par esprit de confort, mais parce que tout le monde voit et sent que toutes ces réformes convergent vers l’aggravation de ce que nous subissons.
Prôner une accélération libérale alors que tout montre la faillite du système capitaliste, c’est vraiment prendre l’autoroute à contre-sens.

Pour voir la carte de France des appels à manifester le 29 janvier :


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