lundi 2 novembre 2009


Au revoir
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Bonjour,

Comme le veut l'usage je profite des derniers moments passés dans l'entreprise pour dire à tous, tout simplement : au revoir.


La tristesse du temps (à Aubervilliers) en cette veille de Toussaint, est en accord avec la morosité qui entoure ces dernières heures dans l'entreprise.

Bien sûr après près de 30 ans dans cette société le bilan est compliqué, confus.
Les belles et bonnes années sont manifestement derrière, loin derrière nous ou plutôt vous pour les plus anciens.
Que reste-t-il de la fierté d'être chez Roux-Combaluzier ou Schindler, les meilleures des entreprises de la profession.
Meilleures ? Pourquoi ?
Tout d'abord pour un respect du client (on disait encore l'usager, dans ce temps là). Ce n'était pas la vache à lait d'aujourd'hui.
Et puis un respect des salariés. Oh bien sûr tout n'était pas rose (ou rouge !). Il a bien fallu faire quelques grèves, pousser quelques coups de gueule pour nous faire entendre.
Les Directeurs, les "responsables" n'aimait guère la CGT voire, pour certains, la détestait. Mais au moins, il y avait la reconnaissance de l'existence de militants, d'une organisation défendant les intérêts des salariés.
Les responsables techniques connaissaient notre métier, en étaient issus, en connaissaient les difficultés.
Aujourd'hui rien de tout cela. Les spécialistes, avec bac+6 en Excel, jugent et décident de comment nous devons travailler. Ils tapissent les couloirs, les bureaux, les halls de magnifiques tableaux Excel avec graphiques et 2 et 3 D. Que personne ne lis jamais.
La plupart n'ont qu'ignorance et mépris pour notre travail.
Quant à la CGT ! C'est là aussi la place au mépris, à l'ignorance. Cachez ou plutôt cassez ces rebelles qui osent refuser les mises au pas et les mises à pied, défendent salaires et conditions de travail.
Qui dénoncent la dangerosité de notre profession. Et pas seulement sur un toit de cabine ou sous une cabine mais aussi à coté du bureau d'un de ces responsables qui ne connaissent ni horaires, ni respect de la vie des salariés et maltraitent les administratifs à longueur de journée.
Je m'emballe et risque de terminer sur des aigreurs.
Finalement j'écarte un instant le souvenir de tous ces malfaisants. J'oublie un instant la vision de ces toits de cabine ensanglantés par le corps démoli d'un technicien.
Je ne me souviens que des bons moments passés avec les collègues, les camarades.
J'espère de tout mon cœur mais aussi de tout mon esprit que dans les jours, les semaines qui viennent chacun d'entre vous relèveras la tête que je vous vois souvent baissée. Relevez-là pour vous défendre mais aussi pour voir celle ou celui qui à coté de vous doute, souffre.
Bon courage à tous.
A bientôt.
Faites passer, si vous le souhaitez ce message.

Robert Pelletier
robert.pelletier48@gmail

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