lundi 19 juillet 2010


" Rilance, rigoureux, rigueur...." on joue sur les mots


Décidément François Fillon, quel gaffeur ! Après avoir gâché quelques jours le début du quinquennat sur le thème de la France en faillite, le voilà qui avoue devant un parterre de patrons japonais que seuls les budgets de l’Éducation et de la Recherche n’avaient pas été soumis à la rigueur.

Qu’est-ce qu’il nous fait notre Premier ministre ? Il veut se faire remarquer ? Être sur la photo durant quelques jours ? Ou bien il a oublié de relire les « éléments de langage » soigneusement ciselés par Claude Guéant. Reste que tout cela n’a pas grande importance. On aurait même tendance à préférer « rigueur » à ce néologisme mal foutu « rilance », lancé par Christine Lagarde pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Une sorte de rigueur vertueuse capable d’assurer la relance… En réalité, ce n’est pas à coups de rabot, mais à coups de hache, que le gouvernement taille dans les budgets utiles au développement économique, à l’emploi et à la formation professionnelle.

Là aussi, vous l’avez sans doute noté, la presse a ergoté quelques jours sur la notion de « coup de rabot », comme si les mots étaient plus importants que les faits et surtout que les effets à terme des politiques conduites.

Car chaque emploi non remplacé dans la Fonction publique, chaque mission supprimée ou concentrée génère certes des économies immédiates et de long terme puisque ce sont autant de fonctionnaires dont on ne paiera plus de retraite, mais surtout affaiblit la capacité de notre pays à supporter les crises économiques.

Mais on peut aussi ajouter que chaque coup de rabot érode aussi la capacité de notre économie d’investir dans l’avenir, à préparer et assurer un redémarrage de notre économie. N’oublions pas en effet que lorsque la crise a frappé notre pays, tout le monde a reconnu que notre pays avait mieux encaissé en raison, précisément, du fait qu’il disposait d’un secteur public fort. Tout cela est un peu vite oublié pour laisser place au discours dominant qui fait passer les dépenses publiques pour une plaie et la loi du marché pour une vertu cardinale.

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