Une mourante bloquée dans l’ascenseur à l’Hôtel-Dieu
A la suite d’un incident technique, une patiente en déstresse respiratoire a été immobilisée hier matin dans un ascenseur, peu de temps avant sa mort. Une enquête interne est ouverte. Selon un employé de l’établissement, le monte-charge serait resté immobilisé « entre quinze et vingt minutes ». Ce que réfute totalement la direction, qui admet néanmoins que des ascenseurs sont en panne ou à l’arrêt pour des raisons de maintenance.
La panne d’ascenseur a-t-elle été fatale à une patiente de l’Hôtel-Dieu (IVe) ?
Alors qu’elle se trouvait en détresse respiratoire, une malade est restée bloquée plusieurs minutes dans un ascenseur hier vers 10 h 15. Quarante-cinq minutes plus tard, elle décédait dans le service de réanimation. « Cette patiente du service de pneumologie a été transportée en réanimation. Elle était dans le coma et allait très mal, explique Stéphane Pardoux, directeur général adjoint du groupe hospitalier Cochin - Hôtel- Dieu - Broca. Lors de ce transfert, un incident technique a empêché l’ouverture des portes de l’ascenseur, alors qu’elle était à l’intérieur. »
Versions divergentes sur la durée de la panne.
Les versions divergent sur la durée de la panne. Selon un employé de l’établissement, le monte-charge serait resté immobilisé « entre quinze et vingt minutes ». Ce que réfute totalement la direction. « Il s’est déroulé environ cinq minutes entre le moment où l’alerte a été donnée par les trois médecins qui accompagnaient la patiente et celui où elle est sortie de l’ascenseur », assure Stéphane Pardoux. Après plusieurs tests sur l’appareil, la malade a été finalement acheminée en service de réanimation par le même ascenseur. « L’hôpital a diligenté une enquête interne » pour savoir si cette panne a eu des incidences sur la survie de la patiente, explique la direction.
Selon Patrick Pelloux, président du syndicat d’urgentiste Amuf, « que l’ascenseur soit resté bloqué cinq minutes, une heure ou un siècle... peu importe ! Dans un hôpital, on transporte des gens gravement malades, les appareils doivent fonctionner ». Ce syndicaliste assure qu’« ils tombent en panne régulièrement à l’Hôtel-Dieu ». Selon nos informations, une de ces machines attend d’être réparée depuis mai 2010.
« Il y a des appareils en panne, comme dans tous les hôpitaux de France. Certains sont à l’arrêt pour des raisons de maintenance. Et, par ailleurs, nous en rénovons d’un à trois par an », précise Stéphane Pardoux. Quoi qu’il en soit, cet incident intervient dans un contexte délicat. « L’AP-HP n’investit plus dans ces ascenseurs car l’Hôtel-Dieu sera restructuré », estime Patrick Pelloux, du syndicat Amuf. En mars, la nouvelle directrice générale de l’AP-HP a officiellement annoncé l’installation du siège social de l’assistance publique sur le site de l’Hôtel-Dieu. Une grande partie des activités médicales serait alors transférée à Cochin.
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