Après une année 2011 qui aura été marquée par nombre de conflits sur le thème des salaires, 2012 s’annonce encore conflictuelle alors que certains observateurs pensent au contraire que les périodes d’élections politiques sont plutôt marquées par l’attentisme. Ce n’est apparemment pas la vision de l’association de DRH Entreprise et Personnel, pour qui les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires pour 2012 seront «encore tendues» avec des «marges de manœuvre plus faibles» que celles avancées en juin, en décalage parfois avec de bons résultats 2011.
Les enveloppes pour les augmentations collectives et individuelles devraient être comprises en moyenne entre 2,2% et 2,5%, estiment les experts de l’association. «L’écart entre les attentes des salariés et les propositions des entre- prises risque d’être trop important pour ne pas conduire à des conflits», poursuit la note.
«Les arguments de la baisse de l’activité, celui de l’arbitrage entre emploi et rémunération seront difficilement audibles», avance Entreprise et Personnel. La prévision pour les augmentations salariales 2012 était jusqu’alors de 3%. Cet oracle ne peut nous surprendre, tant la question des salaires est prégnante depuis plusieurs années. Dans les catégories cadres et techniciennes, elle est souvent vécue par le prisme de la reconnaissance des qualifications, des diplômes, des responsabilités. Nos catégories n’échappent pas, loin s’en faut, au tassement des grilles, au raccourcissement des perspectives d’évolution. De plus, les salariés mesurent le décalage énorme entre les résultats affichés par les entreprises et l’évolution des salaires. L’autre sujet qui fâche et sur lequel on a vu de fortes mobilisations en 2011, c’est celui de l’individualisation des salaires et l’introduction de plus en plus forte d’éléments au mérite.
A nous de saisir la perspective de ces négociations annuelles obligatoires pour préparer les revendications avec les ingénieurs, cadres et techniciens afin de ne pas laisser aux seules directions la maîtrise de l’agenda social ni de l’ordre du jour. A nous aussi de mettre au cœur de ces négociations les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes: 27% d’écarts insupportables.
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