Tandis que les libéraux nous assurent ici que nous serions un peuple de « ramiers » tout juste bons à revendiquer leurs journées de RTT, en oubliant que nous sommes d’abord premiers de la classe pour ce qui est de la productivité horaire du travail, c’est la Corée du Sud qui est venue la semaine passée nous apporter un éclairage. Dans ce pays longtemps vanté pour les qualités besogneuses de ses habitants, on travaille 2112 heures par an, soit le plus fort contingent horaire des pays de l’OCDE.
Et la loi fixe à 52 heures le temps de travail hebdomadaire maximum. Mais une enquête du ministère du Travail a révélé que les ouvriers de la construction automobile passaient quelque 2.500 heures au travail chaque année, ceux de la métallurgie 2.400 heures. Selon un responsable gouvernemental, cela ne se traduit pas pour autant par une meilleure productivité. Alors que la crise frappe, y compris dans ce pays, le gouvernement a décidé de lancer une campagne d'inspection sur des milliers de lieux de travail pour réduire les longues semaines des salariés sud-coréens, dans l'espoir de créer de l'emploi, a annoncé jeudi le ministère du Travail. "Cette inspection est essentiellement destinée à la réduction du temps de travail supplémentaire. En même temps, nous espérons que ces mesures créeront de l'emploi". Voilà qui pourrait être une contribution à l’objectif préconisé par l’Organisation Internationale du Travail selon laquelle il faudrait créer quelque 600 millions d'emplois sur 10 ans afin d'assurer une croissance durable et maintenir la cohésion sociale.
Laurence Parisot et Nicolas Sarkozy pourraient bien très vite être dépassés, « has been » et ringards, eux qui ne cessent de prôner le « travailler plus ». On en voit chaque jour et chacun le résultat. Non seulement les promesses du « Travailler plus » inscrites dans la loi TEPA n’ont pas été tenues, mais les chiffres du chômage explosent tandis que les profits des entreprises grimpent. Ce chômage qui coûte si cher à toute la collectivité n’a pas que le prix des indemnisations, il a aussi un coût moral, social, sanitaire. Il exerce une pression insupportable sur ceux qui ont la chance d’avoir un emploi. Alors si évidemment, on peut se dire que les Coréens ont encore une grande marge de progrès, il est intéressant de les voir espérer que la RTT puisse créer de l’emploi.
Travailler moins, travailler mieux, travailler tous, voilà une idée, sachant que nous devrions aussi -et sans honte aucune- revendiquer notre droit à la paresse. Il y a une vie après le travail !
Le site internet UGICT
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