lundi 19 mars 2012

À Illzach, le « protectionnisme intelligent » selon Dupont-Aignan


Le candidat de « Debout la République ».  Photo J.-F. Frey
Le candidat de « Debout la République ». Photo J.-F. Frey 

Le candidat à l’élection présidentielle s’est rendu, hier en fin de matinée, sur le site illzachois de l’entreprise ECS Schindler.

Nicolas Dupont-Aignan a été accueilli par une petite centaine d’ouvriers du fabriquant d’ascenseurs, frappés par un plan social pour cause de délocalisation de la production en Slovaquie, mais aussi par des salariés de l’éleveur et négociant en vins Tresch, tous vent debout contre la fermeture de leur atelier d’embouteillage.

« Un patron qui délocalise, il gagne à tous les coups »

Un cégétiste ironise, presque sous le nez du candidat de « Debout la République » : « En ce moment, ils font tous la tournée des popotes, parce que c’est la campagne. Mais on n’en attend pas de miracle… Ce qui est important, c’est de saisir l’opportunité de cette venue pour être visibles médiatiquement. »

On invite l’illustre visiteur à monter sur une estrade improvisée. Quel meilleur l’auditoire, pour lui qui fait campagne en faveur du rétablissement de taxes douanières à l’encontre des pays aux niveaux de salaires dérisoires ? « A notre sens, rappelle le secrétaire du CE de Schindler Florent Dietsch, tout n’a pas été fait pour sauver l’usine. Tout ce qu’on nous propose, ce sont des reclassements à 1 000 €».« Et après, le RSA, rebondit aussitôt Nicolas Dupont-Aignan. Il ne faut pas s’étonner que les usines partent les unes après les autres, puisqu’aujourd’hui, un patron qui délocalise, il gagne à tous les coups ! Pourquoi se gênerait-il ? On ne peut plus supporter d’importer des produits faits à partir de l’esclavage. Si l’on veut une mondialisation humaine, il faut inciter les pays concernés à augmenter leurs salaires. Il ne s’agit pas de mettre des murs partout, mais de mener un protectionnisme intelligent. Tous les pays du monde le font, sauf l’Europe ! »

Tant bien que mal, le candidat tâche d’enchaîner sur son projet d’alléger l’impôt des sociétés qui réinvestissent leurs résultats en France… Mais plusieurs ouvriers l’interrompent, d’abord inquiets pour leur sort immédiat : « Qu’est-ce qu’on va faire dans quelques mois, M. Dupont-Aignan ? Crever la dalle ? » Au premier rang, un autre homme laisse éclater sa rage : « Nous, les ouvriers, faisons tous les efforts, et après, on nous vire comme des malpropres ! »

Bientôt midi : le candidat enfourne dans sa poche le tract tendu par un ouvrier – un texte qui appelle à soutenir la pétition lancée par les « Schindler » sur le réseau social Facebook… Un dernier « Bon courage ! » lancé à la cantonade, et le voici qui repart vers son prochain rendez-vous, avec les sapeurs-pompiers de Soppe-le-Bas. Thème prévu de cette nouvelle intervention : la ruralité et les services publics.

le 17/03/2012 à 05:00 par Emmanuel Delahaye

Le site : l'Alsace.fr 

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