lundi 21 mai 2012

Le social au-delà des affichages

Les attentes sociales à l’égard du nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault sont telles que pour l’heure, on en est réduit à décrypter la manière dont celles-ci vont être traitées. Les dénominations et les périmètres des 34 ministères, la composition paritaire de l’équipe de ministres ainsi que leurs premières déclarations sont les seules indications dont on dispose. On peut noter ainsi que près d'une dizaine de ministères sont directement en charge de dossiers sociaux, ce qui traduit une volonté d’afficher une forte visibilité. C’est le cas pour la ministre des Affaires sociales et Santé, Marisol Touraine, et de Michel Sapin pour le Travail, l’Emploi, la Formation et le Dialogue social pour le second. 

Cette dernière compétence ainsi affichée se veut probablement un signe donné aux organisations syndicales que le temps de la brutalité et du viol permanent du dialogue est terminé.

Celles-ci seront exigeantes et ont déjà commencé à presser les nouveaux ministres d’ouvrir des discussions sur maints sujets. On notera aussi que Logement et Vie associative (avec les Sports) ont eux aussi leurs ministères de plein exercice tandis que les personnes âgées, la famille, le handicap ou l'économie sociale ont droit à un ministère délégué quand ces dossiers doivent souvent se contenter, au mieux, d'un secrétariat d'Etat. On notera aussi l’émergence intéressante de l’Economie sociale sous la férule de Benoît Hamon. Ce secteur est un acteur majeur de l’économie, il est souvent porteur d’une autre manière de penser l’économie. C’est aussi un secteur dont les dirigeants contestent la prééminence du Medef comme représentant du patronat. Restent que les plaques de cuivre des portails des ministères ne font pas une politique. Les intitulés ne disent pas tout et ne donnent qu’une indication. C’est à l’aune des décisions et de la manière dont le gouvernement va ouvrir les chantiers de consultation, concertation ou négociation, qu’il faudra juger. Une chose est sûre, rien de positif ne viendra seul découlant de promesses de campagne. Les organisations syndicales ont une partition revendicative à jouer. La CGT et son Ugict porteront les revendications là où les choses se discuteront, mais c’est bien d’abord et avant tout par une syndicalisation plus forte, par une représentativité accrue et par une activité syndicale mieux déployée que nous serons en mesure de la faire.

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