C’était l’un des premiers gestes très attendu : le gouvernement a examiné mercredi 6 juin le contenu du décret qui permettra (normalement dès le 1er novembre2012) aux personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et ayant 41,5 ans de cotisations (166 trimestres pour ceux nés en 1955, un peu moins pour ceux nés avant) le droit de partir à 60 ans à taux plein, sans attendre les 62 ans. Concernant la question des trimestres non cotisés, le gouvernement a tranché pour un "bonus" pour les mères de famille et les chômeurs. Les premières, vont gagner deux trimestres supplémentaires considérés comme cotisés, afin de tenir compte de l’impact de la maternité sur la carrière des femmes. Les personnes ayant connu le chômage et qui ne bénéficiaient jusqu’ici d’aucun avantage spécifique au sein du dispositif "carrières longues", se verront attribuer deux trimestres considérés comme "cotisés". Une mesure qui devrait permette à des chômeurs de longue durée proches des 60 ans, de pouvoir partir en retraite alors que leurs ressources sont actuellement très faibles, compte tenu de la suppression par le gouvernement Fillon de l’allocation équivalent retraite (AER) qui faisait la jonction entre la fin de l’indemnisation chômage et la retraite. Incontestablement, ce décret fait bouger les lignes et il est d’abord à saluer comme une première rupture avec les politiques menées partout en Europe.
Cependant on doit regretter que la reconnaissance des trimestres validés ne soit pas allée plus loin, notamment pour la maladie, les accidents du travail et le chômage.
Il s’agit d’une première mesure, mais ce décret ne solde pas le dossier des retraites qui a été très mal traité par les réformes libérales. Car pour l’essentiel, les logiques des réformes successives combattues par la CGT, notamment, demeurent à l’œuvre. Il en est ainsi de l’allongement de la durée de cotisation qui recule ipso facto l’échéance du droit à une retraite à taux plein pour les salariés les plus qualifiés qui ont commencé tard leur activité et qui commenceront de plus en plus tard et de plus en plus nombreux du fait de l’élévation des niveaux de qualification. Au-delà, la question des retraites devra être reposée car la réforme Fillon-Sarkozy ne règle pas le problème du financement à terme des régimes de retraite.
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