mercredi 18 juillet 2012

Après la conférence sociale


Une feuille de route, mais tout reste à construire

La « Grande conférence sociale » qui a réuni les 9 et 10 juillet l’exécutif, les organisations syndicales et le patronat marque un tournant important. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont affirmé vouloir faire du dialogue social leur marque de fabrique. Incontestablement, le ton a changé par rapport à ce que nous avons connu durant cinq années de sarkozisme mais aussi avec Jacques Chirac. Nous sortons d’années de véritable viol du dialogue social durant lesquelles les syndicats n’étaient convoqués que pour l’affichage.

Il reste de ces deux jours une « feuille de route sociale » tracée par le Premier ministre qui va ouvrir toute une série de négociations sur des sujets cruciaux, aux termes desquelles des décisions législatives seront adoptées.

C’est donc sur les prochains mois que nous allons pouvoir juger non seulement de la manière mais aussi du contenu. Mais d’ores et déjà on peut se réjouir que des sujets comme une remise à plat des dispositifs d’aides publiques (180 milliards d’euros) soient à l’agenda social. On aura pu remarquer que les positions patronales n’ont pas varié d’un iota et que Laurence Parisot continue à s’exprimer et revendiquer comme si les Français n’avaient rien dit lors des dernières élections. Allègement du coût du travail, flexibilité et autres remises en cause du Code du travail continuent à lui servir de boussole.


Reste que cette conférence est restée au milieu du gué en ne répondant pas à des urgences sociales qui n’ont pas tardé à se rappeler aux bons souvenirs. Ainsi, après avoir soigneusement retardé les annonces fatales, le groupe PSA a annoncé dès le lendemain de la conférence sociale plus de 8000 suppressions d’emplois. Face à de tels séismes la formule Sarkozy consistant à se fâcher pour la forme et à houspiller les patrons a fait long feu et les Français ont décidé de tourner cette page. Le gouvernement n’est pas totalement désarmé face à ces annonces. Il ne peut pas d’un côté reconnaître que les patrons et les actionnaires de la filière automobile se comportent comme des gougnafiers alors qu’ils ont revendiqué et encaissé des milliards d’euros d’aides de toutes sortes et de l’autre laisser mettre plus de 8000 salariés au chômage tandis que ceux qui resteront vont se tuer au boulot. La situation appelle des décisions urgentes permettant aux salariés et à leurs représentants de suspendre les plans « sociaux » et les restructurations et des décisions de plus long terme en matière de politique industrielle.

Aucun commentaire: