Une feuille de route, mais tout reste à construire
La « Grande conférence sociale » qui a réuni les 9 et 10 juillet l’exécutif, les organisations syndicales et le patronat marque un tournant important. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont affirmé vouloir faire du dialogue social leur marque de fabrique. Incontestablement, le ton a changé par rapport à ce que nous avons connu durant cinq années de sarkozisme mais aussi avec Jacques Chirac. Nous sortons d’années de véritable viol du dialogue social durant lesquelles les syndicats n’étaient convoqués que pour l’affichage. Il reste de ces deux jours une « feuille de route sociale » tracée par le Premier ministre qui va ouvrir toute une série de négociations sur des sujets cruciaux, aux termes desquelles des décisions législatives seront adoptées.
C’est donc sur les prochains mois que nous allons pouvoir juger non
seulement de la manière mais aussi du contenu. Mais d’ores et déjà on
peut se réjouir que des sujets comme une remise à plat des dispositifs
d’aides publiques (180 milliards d’euros) soient à l’agenda social. On
aura pu remarquer que les positions patronales n’ont pas varié d’un iota
et que Laurence Parisot continue à s’exprimer et revendiquer comme si
les Français n’avaient rien dit lors des dernières élections. Allègement
du coût du travail, flexibilité et autres remises en cause du Code du
travail continuent à lui servir de boussole.
Reste que cette conférence est restée au
milieu du gué en ne répondant pas à des urgences sociales qui n’ont pas
tardé à se rappeler aux bons souvenirs. Ainsi, après avoir
soigneusement retardé les annonces fatales, le groupe PSA a annoncé dès
le lendemain de la conférence sociale plus de 8000 suppressions
d’emplois. Face à de tels séismes la formule Sarkozy consistant à se
fâcher pour la forme et à houspiller les patrons a fait long feu et les
Français ont décidé de tourner cette page. Le gouvernement n’est pas
totalement désarmé face à ces annonces. Il ne peut pas d’un côté
reconnaître que les patrons et les actionnaires de la filière automobile
se comportent comme des gougnafiers alors qu’ils ont revendiqué et
encaissé des milliards d’euros d’aides de toutes sortes et de l’autre
laisser mettre plus de 8000 salariés au chômage tandis que ceux qui
resteront vont se tuer au boulot. La situation appelle des décisions
urgentes permettant aux salariés et à leurs représentants de suspendre
les plans « sociaux » et les restructurations et des décisions de plus
long terme en matière de politique industrielle.
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mercredi 18 juillet 2012
Après la conférence sociale
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