Déclaration de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT
La désindustrialisation du pays se poursuit sous l’impulsion des stratégies des groupes internationaux comme Arcelor-Mittal, IBM, Alcatel-Lucent, PSA, Schneider, qui continuent à délocaliser leurs activités et l’emploi hors du territoire français et européen. C’est dans ce contexte que le groupe sud coréen STX envisage de vendre ses chantiers navals en France et Finlande, pour se concentrer au niveau national.
Le besoin d’avoir un levier pour peser sur les décisions de ces grands groupes, la question de la réappropriation publique d’une partie du capital de ces entreprises, afin d’avoir une maitrise dans les choix de gestion au service de l’intérêt général et non des seuls actionnaires privés sont des exigences revendicatives grandissantes chez les salariés.
Plusieurs députés de la majorité parlementaire ont élaboré un projet de loi qui permettrait aux pouvoirs publics de sanctionner, par des pénalités, les entreprises qui n’auraient pas fait l’effort de rechercher un repreneur. On est bien loin de la promesse du candidat Hollande, qui devant les salariés de Florange, parlait de réquisition, avec une participation de capitaux publics dans un but de maintenir les capacités productives et d’emploi industriel sur le territoire, des entreprises que les groupes veulent fermer ou délocaliser.
Enfermé dans une logique de satisfaire les exigences du MEDEF et de réduire les dépenses publiques, le gouvernement, à travers son Premier Ministre, envisage de vendre une partie des 65 Milliards d’€uros de participation dans le capital des entreprises, sous prétexte de financer de l’investissement. Sans dire son nom, c’est un nouveau plan de privatisation qui est programmé, et qui va satisfaire encore une fois les marchés financiers et les spéculateurs. D’ailleurs l’Etat vient de vendre, sans aucun débat, une partie de sa participation dans le capital du groupe Safran pour 448 millions d’€uros et d’EADS pour 1,2 milliard d’euros.
C’est à croire que certains ont la mémoire courte, à savoir que chaque plan de privatisation s’est traduit par un recul de l’industrie, avec pour conséquence une diminution des capacités d’innovation technologique, de recherche, du niveau d’emploi et des qualifications.
C’est grâce à un secteur industriel public, en lien avec des services publics dynamiques, que de grands programmes ont permis de développer des filières fortes et structurées comme l’aéronautique, la sidérurgie, l’énergie, l’aluminium, l’automobile, le transport ferroviaire, le spatial, l’électronique, la santé, la défense, etc.
Patronat et Gouvernement veulent faire croire que seul le privé peut développer l’industrie pour répondre aux besoins de l’emploi, pour relancer une croissance cohérente et efficace sur le plan social. C’est une grave erreur qui nous conduit dans le mur !
Depuis 20 ans, l’industrie nous file entre les doigts. En effet, seuls les financements publics permettent de maintenir un niveau de recherche, de formation, de projets innovants. Tout ce qui est considéré comme un risque pour le capital est supporté par la société, sauf pour les profits et les dividendes qui restent la propriété du capital.
Loin de renoncer au fait de considérer qu’un secteur industriel à participation publique est un atout pour mener une politique ambitieuse et innovante, la CGT revendique une loi permettant la réquisition par l’Etat des entreprises menacées par un désengagement de l’actionnaire, de la vente ou d’une fermeture.
Les 200 Milliards d’€uros de fonds publics donnés aux entreprises chaque année, sans contrepartie ni contrôle sur leur efficacité, devraient se traduire par une prise de participation publique dans le capital des groupes concernés. Cela demande plus de démocratie sociale dans la gestion.
Imposer un redéploiement de l’activité industrielle, par le lancement de grands programmes, innovant en technologies, répondant aux enjeux environnementaux nécessite de s’extraire de la pression financière qu’imposent patronat et marchés financiers. L’industrie du XXIème siècle ne se fera pas sur des friches industrielles, une casse de savoir-faire et des compétences.
La Fédération de la Métallurgie CGT estime que le Gouvernement ne peut décider sans aucune consultation des organisations syndicales et aucun débat à l’Assemblée Nationale. Il y va du devenir de l’industrie en France comme en Europe.
De ce point de vue, l’avenir de l’industrie navale face au désengagement de STX, doit se traduire par un engagement politique et financier du gouvernement à travers une participation du FSI ou de la BPI dans le capital des chantiers de Saint Nazaire et de Lorient. Le besoin de rassurer les armateurs pour de nouveaux programmes de navires et de paquebots demande des prises de position du gouvernement sans précédent pour pérenniser les chantiers et l’emploi en France. Une délégation de la CGT rencontrera le 15 Mai les syndicats de STX en Corée du Sud.
Montreuil, le 7 Mai 2013
mercredi 8 mai 2013
Le Gouvernement cède aux sirènes de la finance en vendant les bijoux de famille France !
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