jeudi 9 mai 2013

Un an déjà et le mousseux est bien tiède

L’anniversaire de l’élection de François Hollande ne mérite pas qu’on mette les petits plats dans les grands, car cette première année est marquée par une meilleure écoute des desiderata patronaux que par la satisfaction des espérances de changement économique et social des salariés, retraités, jeunes et privés d’emploi. Évidemment chacun garde en mémoire à quel point « l’acier fut trompé » à Florange, mais ce n’est pas le seul marqueur de la faillite sociale de cette première année de quinquennat. Un an après, on se retrouve avec un code du travail revisité à la façon du Medef dans une loi qui ne va sauver ni pérenniser aucun emploi, mais qui va sécuriser les entreprises pour licencier plus facilement et toujours moins cher.
Hélas, c’est aussi la débâcle du point de vue moral et politique. On aurait tort de penser que les turpitudes de quelques uns, les petits et les grands mensonges, l’étalage des grandes fortunes, n’affectent l’image et la crédibilité que des seuls partis politiques. On a souvent parlé à juste titre des risques du « tous pourris », mais sommes nous tout à fait certains que cette opprobre n’entache pas  aussi tous les corps intermédiaires, syndicalisme compris ? La défiance à l’égard de la parole publique, la méfiance vis-à-vis de ceux qui choisissent de s’engager risque d’affecter aussi le syndicalisme, car il n’est hélas plus besoin de collectionner les casseroles…  Le risque ce n’est pas seulement que les gens aillent à la pêche les dimanches d’élection ou qu’ils se réfugient dans un vote Front national, c’est aussi que le syndicalisme par exemple perde de son influence déjà insuffisante. Ce risque n’est pas mince lorsque gouvernement et patronat font la promotion d’un syndicalisme d’accompagnement des réformes les plus négatives et lorsqu’ils assimilent dans leur refus d’amnistier les infractions commises à l’occasion de mouvements sociaux, les militants à des délinquants.
Il reste quatre ans à François Hollande pour changer de cap. Il en a les moyens. Les Françaises et les Français « refusent de se voir kidnapper leurs espoirs, de voir leur emploi, leur pouvoir d’achat, leur protection sociale, leurs conditions sociales, de travail, leurs services publics et la démocratie sacrifiés pour satisfaire encore et toujours le capital », a déclaré la CGT le soir du 1er Mai. « Il est temps que les décideurs politiques s’appliquent enfin le fameux « principe de réalité » : Il n’y a pas d’issue à la crise dans l’austérité. » 

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