mardi 20 mai 2008

Le Medef veut repousser l'âge de la retraite à 63,5 ans

A deux jours d'une mobilisation qui s'annonce importante pour la défense des retraites, la présidente du Medef, Laurence Parisot, s'est prononcée, mardi 20 mai, pour un allongement de la durée de cotisation à 41 ans en 2012 et un report de l'âge légal de départ en retraite à 63,5 ans.

Jusqu'à présent, Mme Parisot avait défendu un report de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Mais mardi, reprenant des estimations du Conseil d'orientation des retraites, elle a expliqué que le maintien de la durée de cotisation à 40 ans et celui de l'âge légal de la retraite à 60 ans entraîneraient pour le régime général de l'assurance-vieillesse des besoins de financement de 10,3 milliards d'euros en 2015, puis de 15,7 milliards en 2020, compte tenu de l'évolution démographique. Un allongement de la durée de cotisation – 41 ans en 2012, 41,5 en 2020 – et un âge légal de la retraite repoussé à 63,5 ans sont, selon elle, "le seul scénario qui permette en 2020 de retrouver un équilibre financier".

"L'ENJEU" DE L'EMPLOI DES SENIORS
Une déclaration qui semble très loin des revendications des syndicats de salariés. Jeudi, une journée nationale de manifestations pour "la défense de la retraite solidaire" est organisée aussi bien dans le secteur privé que public. Les syndicats, y compris la CFDT qui avait soutenu la réforme Fillon de 2003, réclament la suspension de l'allongement de la durée de cotisation exigée pour une retraite à taux plein, estimant qu'il est source d'inégalités, mais ils se heurtent au refus du gouvernement, pour qui le passage à 41 ans d'ici 2012 n'est pas négociable. Dans ses "orientations" pour la réforme transmis aux syndicats fin avril, le ministre du travail Xavier Bertrand avait confirmé qu'aucun élément nouveau n'était intervenu à ses yeux depuis la loi Fillon. En conséquence, comme prévu dans cette loi, la durée de cotisation exigée pour une retraite à taux plein augmenterait progressivement dès 2009.

Pour la présidente du Medef, repousser l'âge de la retraite permettrait de régler du même coup le problème du taux d'emploi des 55-64 ans, sur lequel le débat est actuellement focalisé. "Je ne pense pas que nous puissions avoir un effet positif sur l'activité des seniors en trouvant quelques mécanismes archi-vus et archi-inefficaces tels qu'une cotisation supplémentaire ou un système de quotas", a-t-elle indiqué, en souhaitant que l'emploi des seniors soit un "enjeu important" de la prochaine négociation sur l'assurance-chômage, dont la date n'a toujours pas été arrêtée. Sur la pénibilité, autre point d'achoppement de la réforme des retraites, elle a dit accepter les critères souhaités par les syndicats pour des départs en retraite plus tôt – essentiellement travail de nuit ou en plein air – mais a exigé un examen au cas par cas des situations.
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