jeudi 8 mai 2008

Volte-face sur la hausse du gaz





Le gouvernement renonce à une troisième hausse des tarifs du gaz depuis le début de l’année, pourtant annoncée hier. Les tarifs du gaz pour les particuliers se chauffant au gaz ont déjà augmenté deux fois cette année : de 4% début janvier et de 5,5% fin avril.

A gouvernement impopulaire, retrait de mesures impopulaires. Alors que la Commission de régulation de l’énergie avait proposé une hausse de 1,5% au 1er juillet des tarifs du gaz, soit la troisième depuis le début de l’année, volte-face du gouvernement."Il n’y aura pas d’augmentation pour le consommateur" a afirmé le ministre de l’Ecologie Jean Louis Borloo. La CRE avait pourtant annoncé mardi que les tarifs d’utilisation des canalisations de gaz augmenteraient de 5,6% au 1er juillet, et estimé que cette augmentation devrait être répercutée sur les tarifs aux consommateurs, avec une hausse de 1,5%.

Interrogé lors de la séance des questions à l’Assemblée nationale sur l’éventualité que le gouvernement avalise cette demande, le ministre a expliqué que la hause du tarif "d’utilisation des 130.000 kilomètres de canalisations qui doit être payé par GDF", serait payée finalement par les "entreprises et actionnaires". "Il n’y aura donc pas d’augmentation pour le consommateur et l’utilisateur", a affirmé Jean-Louis Borloo.

La décision d’augmenter une troisième fois cette année le tarif du gaz, après des hausses de 5,5% le 30 avril et de 4% le 1er janvier, est du ressort du ministère de l’Economie. "Il nous appartiendra, pour la date prévue du 1er juillet, de décider si on met en oeuvre" cette hausse, avait dit auparavant Christine Lagarde.

Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a défendu que "le gouvernement a pris en compte la donne pouvoir d’achat. Pendant 18 mois, il n’y a pas eu de hausse de prix du gaz", a-t-il ajouté. "Ensuite il en a tenu compte en limitant la hausse."

L’INDECOSA MONTE AU CRENEAU
L’association de consommateurs de la CGT (Indecosa), a de son côté jugé que les hausses du gaz traduisaient "surtout" un "désengagement de l’Etat et la fin programmée de la maîtrise publique du prix de l’énergie". "Il est commode d’invoquer l’augmentation du coût des canalisations sans s’intéresser à la stratégie de Gaz de France de prendre des participations directes dans des gisements gaziers", ajoute l’association de consommateurs, qui demande "une véritable transparence des prix".

Estimant que "les critères sociaux et politiques qui fixaient le prix de vente du gaz vont être progressivement remplacés par des critères purement économiques et financiers", l’Indécosa juge "intolérable de voir le marché régner sans partage sur les relations entre fournisseurs et consommateurs".



Retour haut de page

Aucun commentaire: