vendredi 1 août 2008
Insécurité sociale
On nous l’a annoncé en grandes pompes et sur tous les tons: les dépenses de l’assurance maladie ont augmenté de 3,5 % au premier semestre 2008. Il faut donc réduire, en urgence, les dépenses, et donc le déficit annoncé, de 4 milliards d’euros.
Après la mise en place des franchises médicales et l’extension des déremboursements, le gouvernement annonce, en plein été, de nouvelles mesures. Pour mieux faire passer la pilule, les mutuelles et assurances sont taxées, mais ne doutons pas que ces dernières, pour faire face, augmenteront leurs tarifs. Ce qui en rendra encore plus difficile l’accès aux salariés les plus modestes.
Mais, si on écoute le gouvernement, ces « nouvelles économies » sont nécessaires. Ils oublient de nous dire que ce fameux « déficit » n’est dû qu’à un pillage organisé par les gouvernements successifs, en multipliant, par exemple, les exonérations de cotisations sociales (27,9 milliards d’euros), censées alimenter la Sécurité sociale, et ainsi crier au « trou abyssal » pour réduire les remboursements et faire la part belle aux assurances privées.
Leur but n’est pas de faire des économies, mais bel et bien d’ouvrir la voie à la privatisation de la santé. Les nouvelles annonces de cette semaine ne sont qu’un avant-goût de leurs projets. La loi de financement de la Sécurité sociale, qui sera débattue au Parlement fin octobre, concrétisera le désengagement de la Sécu, en choisissant « ce qui est financé par la solidarité nationale et ce qui relève de la responsabilité individuelle ».
Une riposte unitaire doit s’organiser au plus vite pour stopper la dégradation, supprimer les exonérations de cotisations sociales accordées aux patrons et assurer le remboursement à 100 % de tous les soins. Le droit à la santé n’est pas négociable. La victoire des personnels et de la population de Carhaix contre la mise à mort de leur hôpital le montre : la mobilisation unitaire, déterminée, peut mettre en échec la politique de Sarkozy ! ■
Sandra Demarcq
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