jeudi 23 octobre 2008

Boutons radioactifs: retrait dans plus de 500 ascenseurs, investigation à l'étranger


PARIS (AFP) — Le fabricant d'ascenseurs Otis, principal client de l'entreprise iséroise qui a livré des boutons de commande radioactifs, a entrepris une vaste opération de retrait de ces pièces dans plus de 500 appareils, même si celles-ci sont a priori sans danger pour les utilisateurs.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) tente de son côté de remonter la filière d'approvisionnement de la société iséroise Mafelec. Celle-ci faisait en effet venir d'Inde les pièces métalliques utilisées pour fabriquer les boutons dans lesquels des traces de cobalt 60, substance radioactive, ont été retrouvées.
D'autres pays pourraient également avoir reçu des produits contaminés, selon l'ASN qui a pris contact avec certains de ses homologues étrangers.
Aux Pays-Bas et en Suède, les autorités ont ainsi découvert récemment des courroies en acier contaminées par la même substance et également importées d'Inde.
En France, la filiale du groupe américain Otis, numéro un dans le secteur des ascenseurs, est la seule société à avoir reçu les boutons incriminés, a assuré Mafelec.
Sur les "milliers de boutons" fournis à l'ascensoriste par Mafelec, environ 20% se sont révélés radioactifs, selon un responsable d'Otis.

L'ascensoriste va retirer à la demande de l'ASN les boutons de 500 à 600 ascenseurs, sur les 2.500 qu'il a "installés, modernisés ou réparés entre le 21 août et le 9 octobre". L'opération devrait débuter la semaine prochaine et prendre environ un mois.
Outre les boutons déjà installés dans les ascenseurs, d'autres ont été retrouvés sur les sites de production d'Otis à Gien (Loiret), Argenteuil et Roissy (Val-d'Oise), et doivent être prochainement détruits. Selon l'ASN, un quatrième site, à Goussainville (Val-d'Oise), serait également concerné.
Ces boutons ne présentent toutefois pas de danger pour les utilisateurs, assurent Otis et les autorités nucléaires.

Leur retrait "n'est pas une question sanitaire", mais "de principe, explique l'ASN. "On n'expose pas des personnes à la radioactivité s'il n'y a aucun bénéfice".
Le risque sanitaire est "extrêmement faible" et "ne devrait pas avoir de conséquences sur la santé du personnel exposé", dit aussi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

D'après ses premières évaluations, douze personnes chez Mafelec ont reçu "une dose comprise, au plus, entre 0,1 et 0,4 millisievert", 18 "une dose comprise, au plus, entre 1,4 et 1,8 millisievert", et 4 une dose maximale de 2,7 millisieverts". Soit des expositions "inférieures à l'exposition moyenne de la population française".

Cette affaire a débuté le 7 octobre avec la détection par les douanes de faibles traces de cobalt 60 dans des colis contenant des boutons d'ascenseurs que Mafelec expédiait à l'étranger.
Une inspection de l'ASN à l'aéroport de Roissy, le 10 octobre, a permis de déterminer que la contamination était le fait de pièces métalliques provenant d'un fournisseur indien, qui travaille également avec une société belge.
Otis ne devrait pas faire l'objet de poursuite car l'incident n'est pas "de son fait", selon l'ASN.

Notre commentaire : Est ce que la direction Schindler s'est assurée qu'aucun de ces appareils contaminés ne soient en maintenance chez nous ? Vos élus vont interpeller la direction sur ce point dès les prochaines réunions de délégués du personnel.

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