vendredi 22 mai 2009


Après l'accident d'ascenseur tour Aicart, le soutien d'anonymes aux familles des victimes.

Les habitants de la tour collectent dans une urne les messages de réconfort adressés aux familles. Les habitants de la tour collectent dans une urne les messages de réconfort adressés aux familles.


Les portes des ascenseurs restent scellées à tous les étages ; les images du drame qui s'est produit gravées dans les mémoires. Impossible pour les habitants d'oublier l'accident qui a blessé à la tête un technicien chargé de la maintenance d'un ascenseur tour Aicart, à la Grande Résidence, vendredi dernier. Impossible non plus de laisser les familles des victimes seules dans l'épreuve. Spontanément, une poignée d'anonymes ont décidé mardi soir de leur témoigner leur soutien.

À l'entrée de la tour Aicart, avenue Allende, une feuille placardée sur la porte. Cette même feuille qu'on retrouve accrochée à tous les paliers. Qui demande aux habitants désireux de témoigner leur soutien aux familles des deux victimes de l'accident (une personne a été blessée, son collègue choqué, notre édition de samedi) de déposer un mot dans une urne. Une boîte en carton qu'a installée Daniel Dumeige, au deuxième étage de l'immeuble. Là même où le technicien de la société ThyssenKrupp, âgé de 32 ans, a été blessé. Daniel était là au moment des faits. « Je suis comme tout le monde ici : en plus d'être en colère, je reste profondément choqué. Et puis nous connaissons bien la personne qui a été blessée. C'est quelqu'un de très apprécié. » Tellement apprécié que Daniel Dumeige n'a pas hésité à prendre de ses nouvelles, tous les jours, auprès du centre hospitalier régional et des services de police. Mais depuis mardi, plus rien. « On ne peut plus avoir d'informations sur l'évolution de son état », déplore le trentenaire. C'est à partir de ce moment qu'est née la volonté de continuer à communiquer autrement avec les proches des victimes. « J'ai essayé d'inverser les rôles. Je me suis demandé comment je pourrais recevoir du réconfort si j'étais à la place des familles. Peut-être que cela leur paraîtra bizarre. Mais c'est important de le faire. Nous ne voulons pas couper le lien que nous avons établi. En plus, peut-être que les familles ont été avisées du fait que des personnes d'ici prenaient des nouvelles tous les jours. Si on arrêtait du jour au lendemain, sans doute ne comprendraient-elles pas. » Sur le palier de l'appartement de Daniel, l'urne en carton se remplit peu à peu de témoignages. Et les premiers courriers devaient être envoyés hier soir à Pas-de-Calais Habitat ou à l'employeur des deux techniciens pour que ceux-ci les transmettent aux familles. Les autres suivront, au coup par coup. « Les habitants ici sont tellement révoltés qu'ils ne veulent rien lâcher, explique Daniel qui avoue d'habitude davantage se mêler de ses affaires que de celles des autres. C'est en tout cas le seul moyen qu'on a trouvé pour exprimer notre soutien. » Même des enfants de l'école Lapierre ont émis le souhait de réaliser des dessins. Selon Daniel, « pour qu'on en parle jusque dans les écoles, c'est qu'il y a bien un malaise plus profond ». •

ROMAIN MUSART

1 commentaire:

DUMEIGE Daniel a dit…

Daniel DUMEIGE vous reponds :
Merci a vous Romain d avoir pensé à publié cet article. En effet, le temps qui passe n'efface jamais les douleurs que l on peu ressentir. Merci à vous