lundi 7 septembre 2009
Il y a un an, éclatait une crise dont tout a montré qu’elle ne resterait pas cantonnée à la seule sphère financière où elle avait pris naissance avec le scandale des sub-primes. Causée par un mode de croissance assis sur des quantités de liquidités disponibles pour la spéculation, cette crise n’est pas autre chose que celle du système capitaliste.
Depuis lors, les gouvernements du G20, les entreprises n’ont de cesse d’en faire payer le prix aux salariés, aux populations.
La crise sert de prétexte à une restructuration du paysage industriel qui ne prépare nullement la reprise d’activité. On ne rebâtira pas sur les ruines de l’emploi, sur la disparition des savoirs faire. Notre pays peut et doit trouver de nouveaux gisements de croissance pour satisfaire des besoins nouveaux, par la création d’emplois qualifiés. Mais nous ne pouvons imaginer une croissance durable et saine sans un tissu industriel qui allie innovation et recherche à des capacités de fabrication.
Ce qui est au centre de cette rentrée, c’est bel et bien la question de l’emploi. Mais si chaque salarié se la pose pour lui-même et pour le pays, le Medef lui, de manière caricaturale, semble avoir passé l’emploi par pertes. C’est ainsi que lors de son université d’été, la semaine dernière, Laurence Parisot assurait que son organisation était « un espace anti-préjugés. […] Nous sommes capables de poser toutes les questions : l'éthique, le capitalisme, le profit et l'absence de profit, la croissance et la tentation de la décroissance, la crise, la reprise, le politiquement correct (...), la liberté ». L’emploi, grand absent des travaux du patronat qui préfère faire sa « com » sur des grands sujets philosophiques et sociétaux avec des invités de marque, tout un symbole, alors que tout le monde prophétise une amplification des suppressions d’emplois !
Face au tsunami social de la crise, la réaction unitaire des organisations syndicales a été l’événement social marquant de cette dernière année et il est bien naturel qu’en cette rentrée la question de son prolongement soit sur toutes les lèvres. Pour la CGT, les salariés ont toutes les raisons de se mobiliser de nouveau en cette rentrée pour exiger d’autres réponses que celles apportées par le gouvernement après les grandes mobilisations du premier semestre. Et c’est bien dans cet esprit que la CGT s’est rendue à la réunion intersyndicale. Elle y a notamment proposé de faire du 7 octobre la prochaine journée de mobilisation unitaire interprofessionnelle. Cette date, coordonnée par la Confédération Syndicale Internationale, a été retenue pour que s’expriment sur l’ensemble des continents les exigences sociales sur l’emploi et les salaires. « Ceux qui prophétisent la fin de l’unité syndicale ou l’atonie du mouvement social en cette rentrée au motif que les manifestations du 13 juin n’ont pas eu le succès escompté se trompent », a insisté Bernard Thibault à l’occasion de la conférence de presse de rentrée de la CGT jeudi dernier. « Rien n’est écrit d’avance, beaucoup va dépendre de la détermination dont feront preuve ensemble les syndicats en continuant de s’inspirer de la plate-forme revendicative commune. »
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