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L’utilisation de la sous-traitance est souvent
dénoncée, à juste titre, dans certains secteurs comme le transport ou la
construction mais les entreprises de services telles que les
ascensoristes ne sont pas épargnées.
Les délégations rencontrées se composent des trois porte-parole de trois grandes entreprises d’ ascensoristes. Paco, délégué depuis 6 ans chez Schindler, entreprise qui emploie environ 500 personnes. Marc est représentant des travailleurs depuis 2012 chez KONE qui emploie environ 750 travailleurs. Jean-Luc travaille depuis 29 ans chez Thyssen et est délégué depuis 1986 dans cette entreprise qui emploie 300 travailleurs.
Avant la mise en place des conventions collectives limitant strictement la sous-traitance, celle-ci n’était pas contrôlée en raison des lacunes de la législation et de l’opacité de l’information. Le manque de réglementation au niveau européen et national constituait une porte ouverte à l’utilisation de la sous-traitance. Les premières victimes étant les travailleurs eux-mêmes.
La mise en place de ces conventions limitant la sous-traitance chez les ascensoristes a démarré en 2012 dans l’entreprise Schindler suite à volonté de la direction de licencier 17 travailleurs en 2011. Il s’en est suivi un arrêt de travail, puis de longues négociations. Après plusieurs mois, celles-ci ont abouti à une CCT sur la sécurité d’emploi. La délégation MWB-FGTB a réussi à inclure dans cette convention, signée en 2012, une limitation stricte de la sous-traitance.
En 2013, chez Thyssen, la direction a licencié 25 travailleurs. La délégation a négocié et signé une convention pour garantir l’emploi et encadrer de manière stricte la sous-traitance. La volonté des travailleurs étant d’éviter que les emplois créés soient pourvus par de la sous-traitance.
Chez Kone, la délégation MWB-FGTB était confrontée au manque de transparence de la part de la direction sur la problématique de la sous-traitance. Les renseignements demandés à la direction restaient sans réponse. C’est pourquoi la délégation MWB-FGTB a exigé un meilleur contrôle de la sous-traitance en octobre 2012.
Ces trois conventions signées dans chacune de ces entreprises ont permis un renforcement des compétences du Conseil d’entreprise au travers d’une information régulière sur le nombre de sous-traitants, les noms des sous-traitants et le volume d’activité de la sous-traitance par secteur d’activité.
Cela constitue un véritable renforcement de l’information et du contrôle fait par les représentants des travailleurs sur le terrain.
Les conventions ne sont pas toutes identiques. Des nuances existent, par exemple sur le respect des normes de sécurité des procédures de travail (certification de la sous-traitance). Mais toutes ces conventions permettent un véritable contrôle et une limitation stricte de l’utilisation de la sous-traitance. Ce ne sont évidemment pas les travailleurs qui sont visés mais les employeurs avides de profit.
Le prochain défi des délégations dans chacune des entreprises ascensoristes étant de contrer la géolocalisation, moyen de suivre les travailleurs à tout instant. Dans les mois et années à venir, les employeurs vont essayer d’imposer ce système de géolocalisation en vue d’augmenter encore la productivité.
Face à cela, il est nécessaire de construire une véritable solidarité entre travailleurs dans ce secteur, seul rempart face aux défis futurs. Ensemble on est plus fort.
Les porte-parole MWB-FGTB Brabant des entreprises KONE, SCHINDLER, THYSSEN.
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