L’INDUSTRIE, L’EMPLOI ?
PAS VRAIMENT GLAMOUR COMME SUJET
PAS VRAIMENT GLAMOUR COMME SUJET
La manifestation nationale pour le développement industriel et l’emploi a donc rassemblé jeudi dernier 30 000 personnes venues de tout l’Hexagone. À l’heure où les plans sociaux se multiplient, où les conséquences de la crise sociale font des ravages, au moment où le gouvernement convoque des « États généraux », cette manifestation a été très injustement maltraitée, voire ignorée, par les médias. Rares sujets de télévision, maigres dépêches, faibles reprises, on aurait voulu faire l’impasse, on ne s’y serait pas mieux pris.
Il est vrai que les médias ont eu fort à faire avec des sujets infiniment plus chauds. L’avenir d’un jeune cancre de banlieue avec les dents qui rayent le parquet, contraint de travailler pour payer ses études. La colère froide d’un flamboyant ex-Premier ministre que le père du cancre aurait voulu pendre à un croc de boucher… et encore quelques gamins atteints par la grippe… Voilà des vrais sujets qui nécessitent au moins l’envoi d’une équipe de télévision complète pour faire de bien jolies images !
L’industrie, l’emploi ? Mais c’est quoi ce sujet à deux euros ? Ah oui ! Ce sont des figurants d’un mètre soixante maxi avec de jolis casques en plastique qui opinent du bonnet derrière l’omniprésident qui fait ses discours.
En attendant, cette manifestation a bien rendu compte de l’ampleur et de l’urgence du problème. Pas une région épargnée, pas un secteur à l’abri. Et partout, les mêmes cris de colère et le sentiment d’être sacrifiés sur l’autel des dividendes. Partout l’envie de faire entendre des propositions pour développer l’industrie, pérenniser les contrats de travail, développer de nouvelles productions utiles, faire financer le développement et la modernisation de l’industrie.
30 000 manifestants à Paris : autant de témoins que de situations souvent scandaleuses faites de restructurations, de dépeçages, de licenciements, de mise au rebut des salariés et du tissu industriel du pays.
Ce boycott médiatique pose une vraie question de démocratie. « Faut-il alors brûler des pneus, des voitures, bloquer des routes ou des trains pour avoir droit aux gros titres ? De façon plus profonde, n’y a-t-il pas dans le traitement de l’actualité sociale un a priori persistant sur l’atonie supposée du mouvement social depuis la rentrée », s’est interrogé
Bernard Thibault jeudi soir dans un communiqué transmis aux rédactions. « La CGT considère, pour sa part, comme problématique ce traitement partial de l’actualité et de l’actualité sociale en particulier. Un vrai débat s’impose sur l’information en France », suggère le secrétaire général de la CGT.
Tout cela nous donne une raison de plus de vous inciter à regarder France 3 lundi et mercredi soir pour y voir « La mise à mort du travail ». On se demande comment un sujet aussi peu glamour a bien pu se glisser en primetime…
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