Un sommet sous haute surveillance
A l’heure où ces lignes sont rédigées, il est trop tôt pour dire ce qui sortira du sommet social de l’Élysée qui sera suivi par une réunion de l’intersyndicale pour analyser son contenu et envisager les perspectives d’action et de mobilisation dès le mois de mars 2010.
Les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires, réunis lundi dernier, ont averti qu'ils refuseraient une «mascarade de concertation». Le gouvernement doit notamment fixer le calendrier sur la réforme des retraites. Et sur ce point, les syndicats refuseront une réforme menée àla hussarde, bouclée dès l’été, comme la rumeur l’annonce depuis quelques jours.
Ce sommet social ne traitera pas de cette seule question des retraites et il est placé sous fortes tensions sociales dans un contexte d’élections politiques à venir. La montée en puissance des conflits sur les salaires sur fond d’annonces de super profits en pleine crise ne fait pas l’affaire d’un exécutif qui a beaucoup brassé de communication sans s’attaquer aux questions sociales.
La réforme de l’État et de la fonction publique menée par le seul prisme des économies budgétaires et des réductions d’effectifs passe très mal.
La conflictualité est à vif dans les services publics comme l’Éducation nationale, la Santé, Pôle emploi, notamment. Quant aux questions posées par la crise, le gouvernement persiste dans une dénégation ridicule en affirmant contre toute réalité que la sortie de crise est en vue. Il prétend même que les mauvais chiffres auraient pu être pires sans les mesures qu’il a prises.
Ce président qui prétendait remettre le travail au centre reste sourd à la saignée dans l’emploi salarié. Celui qui s’est fait élire sur le «travailler plus pour gagner plus»et sur un autre partage de la valeur ajoutée gouverne aujourd’hui un pays où un géant comme Ikéa peut proposer 0% d’augmentations générales à des milliers de salariés. Il peut faire toutes les rodomontades qu’il veut, rien n’a changé en ce qui concerne les causes profondes de la crise systémique que nous traversons.
On n’attend donc aucune annonce de ce rendez- vous élyséen puisqu’il ne s’agit que de remplir un agenda que le gouvernement et le Medef prennent plaisir à surbookerpour donner l’illusion du dialogue social. Mais l’exercice n’en demeure pas moins délicat pour l’Élysée et Matignon.
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