Foin du cynisme ! Exigeons des réponses
En plein cœur de la crise sociale, le discours de l’exécutif, du gouvernement ou de la majorité laisse songeur. Ainsi, tout le monde se souvient du numéro présidentiel le 25 janvier dernier, quand Nicolas Sarkozy exhorte les invités de son panel de Français à le croire quand il annonce la baisse des chiffres du chômage dans les semaines à venir.
Preuve qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, les chiffres de janvier attestent au contraire d’une hausse de 19 500 chômeurs supplémentaires en catégorie A (+ 0,7% en un mois). Ces chiffres confirment que les salariés et les demandeurs d’emploi sont bel et bien embourbés dans la crise.
La destruction d’emplois, le ralentissement de la consommation sont autant d’éléments qui confirment que le chômage de masse va perdurer. Voilà pour la réalité.
Mais ce qui frappe, c’est que face à cela, la posture du chef de l’État reste cette espèce de volontarisme virevoltant, ce discours empruntant à une sorte de bon sens pour faire croire que tout va changer alors que rien dans ses décisions ne prépare le changement.
Mais il ne saurait être question d’épargner de ce constat navrant le patronat qui se complaît lui aussi dans une posture cynique. C’est ainsi que la présidente du Medef indiquait lors de son point de presse mensuel le 16 février, que le patronat était prêt à ouvrir une négociation permettant d’améliorer l’information des salariés sur le partage de la valeur ajoutée pour
"aboutir à une meilleure compréhension de cet indicateur".
"Prendrait-elle les salariés pour des imbéciles, s’est indignée la CGT dans un communiqué? Imagine-t-elle qu’ils soient dans l’état d’esprit de renoncer à leurs revendications salariales par le miracle d’une information mieux formatée par les directions d’entreprises? Au moment où les profits des banques et des groupes industriels et commerciaux battent de nouveaux records, personne ne peut oublier que la crise financière de 2008, que seuls les salariés continuent de subir, a trouvé son origine dans l’accroissement des inégalités entre les revenus du travail et ceux du capital."
Nous n’en avons sans doute pas terminé avec ces postures grotesques qui tentent de faire passer des vessies pour des lanternes, car les salariés, l’opinion en général, prend largement ses distances avec ces discours. La montée en puissance des conflits sur les salaires alors que l’on assiste à une vague de destruction d’emploi montre que les salariés sont décomplexés par rapport à cela. Les sondages d’opinion l’attestent aussi, même s’ils ne font pas forcément grossir les rangs des manifestants. L’urgence des revendications en matière de salaires et d’emplois a été réaffirmée par les organisations syndicales le 15 février.
Seule une mobilisation bien plus importante des salariés est de nature à ce que les réponses patronales soient entachées de moins de cynisme et empreintes de plus de réalisme. C’est, avec le dossier des retraites, l’un des grands enjeux de la journée d’action interprofessionnelle et unitaire du 23 mars.
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