Impuissance
Par Paul Quinio
Un «combat des politiques contre les marchés». La formule utilisée jeudi par la chancelière allemande, Angela Merkel, a le mérite d’être simple. Elle résume parfaitement le sentiment désagréable qui domine à l’issue d’une semaine qui s’achève comme elle avait démarré : sur une forte chute de l’ensemble des Bourses, qui continuent de spéculer sur la fragilité des économies européennes. Quand plus rien ne semble avoir de sens, autant revenir, comme on dit dans d’autres sphères, aux fondamentaux.
De quoi parle-t-on ? De rumeurs dans des salles de marché qui font vaciller des Etats. De spéculateurs, de préférence bien cachés derrière leurs écrans d’ordinateur, qui se fichent pas mal des dégâts humains et sociaux qu’ils provoquent. Comme si le «combat» à l’œuvre entre les marchés et les puissances publiques se déroulait sur deux terrains distincts, virtuel pour les uns, dans la vraie vie pour les autres.
On aimerait en revanche croire la chancelière allemande quand elle se dit «certaine» de pouvoir remporter la bagarre. Car que reste-t-il aujourd’hui des déclarations volontaristes entendues à Washington comme à Paris, à Berlin comme à Londres, qui prétendaient mater la finance folle, responsable de la pire crise économique depuis l’après-guerre ? Un constat d’impuissance. Pis : les Etats se retrouvent aujourd’hui les cocus d’une crise qu’ils ont cherché à endiguer en injectant des centaines de milliards de dollars et d’euros dans l’économie mondiale. Tout devait changer. Rien ne change. Désespérant.
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