mardi 14 septembre 2010


Retraites : Ne pas attendre 2012 pour gagner

Après l’énorme succès de la mobilisation du 7 septembre, les syndicats et les salariés ont-ils encore une partition à jouer ?

C’est la question que l’on pourrait se poser après l’émission « A vous de juger » organisée le lendemain par France 2. Une soirée durant laquelle on a voulu reléguer les deux principaux leaders du mouvement social, Bernard Thibault et François Chérèque, au rôle d’utilité pour laisser la place aux seuls politiques. François Fillon et Ségolène Royal ont chacun pulvérisé le timing prévu de l’émission tandis que les deux Secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT étaient cantonnés en fin de soirée à une heure où de nombreux spectateurs avaient fini de bailler devant un lénifiant premier ministre.

Oui la réforme des retraites est entrée dans sa phase parlementaire à marche forcée. Oui c’est aux députés et aux partis politiques de s’affronter, mais rien ne serait pire que de laisser les salariés spectateurs. Il y a un gros risque soit à renoncer à faire reculer le gouvernement, ce qui est toujours possible, soit à s’en remettre à un changement politique en 2012 comme l’a promis l’ex-candidate socialiste lors de l’émission.

Bien sûr, il sera toujours possible de défaire par une loi ce que cette réforme aura fait.

« Mais, ne tombons pas dans l’illusion qu’il faut attendre les élections pour changer la réforme », a déclaré François Chérèque au cours de l’émission.« Nous, on ne fait pas le choix d’un changement par le politique, c’est l’action syndicale qui aujourd’hui changera les choses », a-til ajouté.

« D’expérience syndicale je dirai qu’il ne faut attendre aucune échéance », a renchéri Bernard Thibault. « Puisque nous n’arrivons pas à infléchir la réforme sur le fond, il nous faut obtenir une participation encore plus importante à la journée de grève et de manifestations du 23 septembre », a ajouté le Secrétaire général de la CGT.

Oui les organisations syndicales ont une responsabilité historique à tenir dans cette période, sans attendre la réalisation hypothétique d’une promesse de pré-campagne électorale.

Car la question d’une autre réforme resterait de toutes façons posée même si l’on rétablit les bornes d’âge à 60 et 65 ans.

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