La démocratie du terrain
Les observateurs et experts qui envahissent les plateaux TV se perdent en conjectures. Après de nouveaux passages en force au Sénat et à l’Assemblée et bien que l’exécutif ait fait voter sa loi de réforme des retraites, le mouvement social est toujours là, de forte ampleur.
Si les formes se modifient, son ancrage et son enracinement s’approfondissent. Les provocations policières et les manipulations médiatiques n’ont fait que renforcer la détermination et le caractère responsable des salariés en action qui savent pertinemment que rien n’est jamais linéaire et que c’est dans la durée que les choses se jouent.
Autour du combat pour une autre réforme des retraites se cristallisent maintenant des revendications de salaire et d’emploi, de respect de la dignité, de contestation de l’austérité que veut imposer l’Union européenne. Non, ce n’est pas un conflit franco-français. Les messages de solidarité affluent du monde entier. La dimension sociale et sociétale du mouvement est maintenant patente. Les discussions, les débats, les initiatives et actions multiformes fleurissent de toutes parts.
C’est un mouvement contagieux qui veut placer l’homme, le travail, la vie avant la finance. À ce niveau d’enjeux, aucun raccourci n’est de mise. C’est une lame de fond qui se construit dans le monde du travail et non une agitation stérile. L’implication des cadres comme celle de la jeunesse est une réalité où les motivations et les préoccupations parfois différentes se conjuguent dans un mouvement d’ensemble.
La démocratie du terrain conforte et force l’unité syndicale; elle valide une démarche revendicative et de décision par les salariés eux-mêmes que les organisations de la CGT construisent depuis des années. Discussion sereine, patience, responsabilité, détermination ferme et confiance dans l’intelligence et l’imagination du monde de travail et de la jeunesse font la force d’un mouvement que le pouvoir actuel ne parviendra pas à endiguer.
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