
Quand le ministre de l’Agriculture, donne son avis sur l’indemnisation du chômage des cadres, on peut s’interroger sur l’opportunité et la légitimité de sa parole.
D’autant qu’en la matière il s’exprime sur un sujet géré paritairement entre syndicats et patronat et sur lequel, pour tout dire, personne ne lui demande son avis. Au point d’ailleurs que la patronne des patrons a jugé bon de le renvoyer à ses dossiers.
En revanche, quand le même Bruno Le Maire s’exprime en tant qu’un des leaders de l’UMP, rédacteur du projet du parti de Nicolas Sarkozy, sa charge contre les allocations chômage des cadres prend un autre sens. Pour galvaniser un électorat populaire qui risque de faire défaut au président candidat, les tontons flingueurs de l’UMP et du gouvernement ont été priés de faire feu de tout bois en tapant sur les uns pour paraître défendre les autres.
Interrogé sur le sujet sur France Info, Bernard Thibault a fustigé une « majorité qui s’efforce par tous les biais de créer des clivages entre salariés : entre jeunes et anciens, entre cadres et ouvriers... ».
Car c’est bien de cela dont il s’agit.
À la vérité, le « ministre des veaux, vaches, cochons, couvées » dit n’importe quoi. Il met en exergue une situation d’à peine 1 500 personnes selon les chiffres de l’Unedic. Et il oublie de dire que les cadres sont davantage contributeurs à l’assurance chômage que consommateurs d’indemnités : ils cotisent à concurrence de 30 % à l’assurance chômage et ils n’en sont utilisateurs qu’à concurrence de 18 %.
On peut aussi voir dans cette saillie démagogique un coup de pied de l’âne contre une catégorie que la Droite croyait acquise alors que les cadres se sont mobilisés et ont soutenu les mouvements contre la réforme des retraites en 2010. Attaqués sur le front de la retraite, du temps de travail, du pouvoir d’achat, des conditions de vie au travail, les cadres se rebiffent et la Droite se venge. Ça promet une campagne électorale d’une violence.
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