lundi 28 novembre 2011

POLEMIQUE ASCENSEURS PLUS DE LA MOITIE DES ASCENSEURS NE SERAIENT PAS AUX NORMES




Cette article est paru dans la lettre quotidienne datée du 28 novembre 2011 du site batiactu.com




Après la chute d'un ascenseur jeudi dernier à Paris, ayant tué un ouvrier et blessé trois autres personnes, la Fédération des indépendants experts et bureaux de contrôle ascenseurs (Fiebca) tire la sonnette d'alarme. Dans un contexte où la loi de mise en sécurité des ascenseurs (SAE) peine à être appliquée, elle avance que «plus de 50 % des appareils n'auront pas passé le contrôle technique en fin d'année». Etat des lieux.La chute de six étages d'un ascenseur dans un immeuble HLM de Paris le 27 octobre dernier, suivi un mois après d'un terrible accident d'un appareil dans une résidence sociale de l'Armée du salut du 11ème arrondissement de Paris ravivent le débat sur la sécurité de ces installations. Les quatre ouvriers qui travaillent pour l'entreprise Euro Ascenseur, basée à Chevannes (Essonne), à la réparation de l'appareil se trouvaient au fond de la gaine du rez-de-chaussée lorsque le drame a eu lieu. L'un des ouvriers, âgé d'une quarantaine d'années, a été tué sur le coup.




Même si l'origine de cet accident mortel reste pour le moment inexpliquée - une enquête de police est en cours - le débat sur la sécurité est bel et bien relancé. Les professionnels du secteur, notamment la Fédération des indépendants experts et Bureaux de contrôle ascenseurs (Fiebca), alerte sur le manque de sûreté des appareils. Etat du parc. La France compte 520.000 ascenseurs, dont 482.500 accessibles aux personnes. Le parc national est le plus vétuste d'Europe, la moitié des appareils ayant plus de 25 ans, et le quart plus de 40 ans, selon la Fédération des ascenseurs. Or, près de 100 millions de personnes utilisent chaque jour un ascenseur.




«La mise en sécurité des ascenseurs est irrégulièrement effective», a dénoncé vendredi, Hervé Lasseigne, président de la Fédération des indépendants experts et Bureaux de contrôle ascenseurs (Fiebca), qui regroupe une trentaine de sociétés d'experts indépendants, professionnels du contrôle, du conseil ou des études en ascenseur.




Les dysfonctionnements des appareils auraient toutefois pu être détectés lors du contrôle technique quinquennal prévu par la loi. Mais, là aussi, les failles sont énormes. «Plus de 50% des ascenseurs n'auront pas passé le contrôle technique prévu avant la fin d'année», s'alarme Hervé Lasseigne.




Voté en 2003, sur une initiative de Gilles de Robien, alors ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement, le plan de modernisation des ascenseurs prévoit pourtant qu'à l'issue de trois dates butoirs (2010, 2013 et 2018), tous les appareils du parc résidentiel et des immeubles de bureau devraient être aux normes.




Mais, face au coût souvent élevé des travaux (entre 5000 et 10.000 euros par ascenseur pour la première tranche et jusqu'à 30.000 euros en moyenne pour les travaux réalisés avant juillet 2013), certaines assemblées de copropriétaires semblent tarder à les voter.Les propriétaires sont dans le collimateur.Les retards sont tels que «15% à 20% des ascenseurs (surtout en copropriété)», qui auraient dû être soumis à de nouvelles normes de sécurité avant fin 2010, n'ont pas encore été modernisés, selon la Fiebca. «La situation reste très préoccupante, prévient le président, Hervé Lasseigne, en cas d'accident, cela peut entraîner des conséquences en termes de responsabilité civile, voire pénale, pour les syndicats de copropriétaires», poursuit-il. Par ailleurs, les travaux de modernisation ne sont pas non plus un gage de sécurité. Des nombreux ascenseurs rénovés restent dangereux, car «les traitements sont souvent incomplets». Ainsi, selon la Fiebca, 4,4% des appareils modernisés qu'elle a inspectés, présentent encore des problèmes au niveau des limitateurs de descente, à l'origine des accidents récents (l'ascenseur n'a pas de retenue).




Et 7% d'entre eux ne respectent toujours pas les normes d'accès aux «locaux, machines et poulies». En 2011, par exemple, la Fiebca a arrêté 3,6% des ascenseurs qu'elle a inspectés sur un échantillon de 2.000 contrôles techniquesCes problèmes sont souvent dus à des «erreurs humaines», qui pourraient s'expliquer par l'augmentation de la charge de travail des techniciens qui se chargent des rénovations. «Au cours de ces dernières années, les ascensoristes ont multiplié par un et demi à deux le nombre d'appareils entretenus par un même technicien», souligne le président de la Fiebca.




«C'est totalement faux, rétorque Jean-Luc Detavernier, délégué général de la Fédération des ascenseurs, interrogé par Batiactu, qui regroupe plus de 110 entreprises (soit 90% du secteur). Il n'existe pas de notion de technicien affecté à un appareil. Ce n'est plus vrai depuis dix ans, nous n'avons pas diminué le personnel. Il faut rappeler que notre profession a embauché 6.000 professionnels de 2007 à 2010. Par ailleurs, il faut trouver dans ce contexte des éléments positifs : nous avons réduit deux tiers des accidents en l'espace de cinq ans grâce à la sécurité. En détail, le nombre d'accidents impliquant des usagers ou des techniciens de maintenance a baissé de 35% entre 2008 et 2010.»




LES PANNES D'ASCENSEUR EN CHIFFRES...



-L'ascenseur représente de 7 à 12% des charges d'un immeuble.



-En 2010, les trois causes majeures responsables de 60% des accidents d'usagers étaient la précision d'arrêt (36% des accidents), les chocs à la fermeture des portes (12%) et les arrêts brusques liés à des parachutes anciens (12%).



-1.450.000 pannes par an au total en France sont recensées chaque année.



-Sur l'ensemble du parc, chaque ascenseur subit 3 pannes effectives par an en moyenne.



-Quelque 150.000 personnes sont bloquées dans les ascenseurs chaque année (dont deux tiers en région parisienne).



(Source : La Fédération des ascenseurs)




En tant que contribueurs à ce blog nous nous permettons d'entrer dans cette polémique.



-Nous nous étonnons que les rédacteurs de cet article n'ont pas contacté la coordination CGT ascenseurs voir son communiqué de presse du vendredi 25 novembre 2011 sur notre blog « libellé accident du travail ».



-Au total les causes profondes sont connues, les responsabilités établies. Rien à voir avec des erreurs ou imprudences de techniciens, mais une logique de rentabilité qui permet aux quatre grands groupes monopolisant les activités de la profession de ne pas connaître la crise et d'être assis sur des bénéfices et profits substantiels au détriment du service au public, des conditions de travail et de l'emploi.

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