lundi 28 novembre 2011
Haro sur la RTT
La question des stocks de jours de RTT détenus par les personnels des hôpitaux publics, notamment les médecins, est brutalement revenue sur le devant de la scène alors que de leur côté, les élus de la majorité présidentielle ne font désormais plus mystère de leur intention d’en finir une bonne fois pour toute avec les 35 heures.
On reparle donc à nouveau de la question du temps de travail et pas seulement dans l’Hexagone puisque doivent s’ouvrir de nouveau des négociations entre syndicats et patronat à l’échelon communautaire. « Pour créer des emplois en France, il faut sortir des 35 heures en inventant une nouvelle démocratie sociale », peut-on lire parmi la quinzaine de propositions retenues par le parti majoritaire dans le volet économique et social de son programme pour 2012.
Et d’annoncer le lancement de négociations « dès 2012 » au niveau des branches, « ou à défaut des entreprises », dans le secteur privé annonce Jean- François Copé. S’il est un domaine où le bilan Sarkozy est édifiant, c’est bien justement celui de la démocratie sociale. Son mandat aura été marqué par un viol permanent du dialogue social. C’est ainsi que les organisations syndicales ont été mises devant le fait accompli lors de l’annonce du nouveau plan de rigueur de François Fillon.
La démocratie sociale se résumant à un coup de fil au secrétaire général de la CGT 20 minutes avant la conférence de presse. Les négociations entre patronat et syndicats n’ont intéressé le président que s’il en avait décidé le thème, le tempo et la finalité. Et cette fois, les hommes du président veulent clairement la fin de toute norme sociale en matière de temps de travail. « On ne doit pas travailler la même durée dans le BTP, dans le numérique, dans le nucléaire, dans l’agroalimentaire », fait valoir le secrétaire général de l’UMP.
Au moins ça a le mérite d’être clair. Ils auraient pu ajouter, qu’on ne peut pas travailler autant quand on est cadre ou employé. L’objectif est tout à fait clair, il s’agit rien moins que de faire baisser le coût du travail en sous payant encore la qualification. Il s’agit de faire suer le burnous tout en laissant sur le bord du chemin des millions de privés d’emploi, jeunes ou seniors.
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