Décidément c'est fou ce qu'on peut arriver à faire en une demi-heure ! C'est le temps qu'il a fallu à Nicolas Sarkozy pour donner l'illusion de reprendre la main là où il a perdu pied depuis belle lurette. C'est le temps qu'il lui a fallu la semaine dernière pour recevoir le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin . Assez pour annoncer qu'il n'y aurait « pas de plan social » dans le groupe et que les quelque « 2 000 salariés du groupe les plus directement concernés par ce projet seront tous reclassés, soit à l'intérieur du groupe, soit à l'extérieur du groupe, notamment chez ses prestataires ». « Il n'y a peut-être pas de plan social au sens de plan de licenciements économiques, de licenciements secs, mais il y a bien des milliers de suppressions de postes dans le groupe, chez des prestataires et chez les intérimaires », a déclaré Jean-Pierre Mercier, délégué central adjoint pour la CGT de PSA.
D'ailleurs, le patron de PSA a précisé que 3500 suppressions de postes concernaient des emplois directs de PSA, les autres relevant de prestataires extérieurs, donc non comptabilisés au sein du groupe. On est en plein numéro de prestidigitation et il faudra bien-sûr aller chercher dans le double fond des agences d'intérim et de la sous traitance de PSA les milliers de salariés restés sur le carreau d'une restructuration justifiée par la crise mais pas par les résultats du groupe automobile. Les assurances présidentielles ne valent pas grand-chose, car si le groupe PSA n'a pas fait de plan social depuis presque 20 ans, ses effectifs en France ne cessent de diminuer. Depuis 2004, il y a 20 000 postes en moins dans la branche automobile de PSA en France. Cette annonce de dégraissage chez PSA marque sans doute un nouveau pas avec la suppression de quelque 500 postes en Recherche et Développement. On voit donc bien ce que valent les dis- cours tenus depuis des années sur le maintien dans notre pays de la matière grise. Les dis- cours volontaristes du président Sarkozy semblent dérisoires quand il affirme qu'il est « hors de question que PSA réduise ses dépenses de recherche en France. Je souhaite au contraire qu'elles puissent encore s'accroître ».Là encore, ces postures et ces gesticulations ne font pas une vraie politique industrielle. Tout au plus, elles permettent d'occuper le terrain médiatique. Mais à l'heure des bilans, l'industrie française risque bien de ressembler au « Radeau de la Méduse.
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