mardi 13 avril 2010



La retraite à 60 ans n’est pas négociable


ERIC AUBIN en charge des retraites à la CGT


Eric Aubin est membre de la commission exécutive de la CGT. Il souhaite que certains revenus (participation, intéressement, bonus...) soient désormais soumis au paiement de cotisations retraite.


Le gouvernement souhaite accélérer la cadence... ERIC AUBIN. Sur le calendrier, nous sommes opposés à une réforme au pas de charge. Il faut un vrai débat public d’ici à 2012 pour consulter les salariés sur un sujet aussi capital que les retraites. Quant à la méthode, nous voulons des réunions plénières entre l’ensemble des syndicats et le gouvernement. Pas uniquement des séances bilatérales.


Quelles sont vos propositions pour sauver les retraites ?


Nous sommes pour une réforme du financement, et surtout pas un nouvel allongement de la durée de cotisation, ce qui conduirait inéluctablement à une nouvelle baisse des pensions. Comme nous l’avons réaffirmé lors de notre congrès de Nantes en décembre, l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans n’est pas négociable. La première source de financement doit évidemment être les cotisations, et donc l’emploi. En France, le travail est beaucoup trop concentré sur les 30-50 ans, tandis que les taux d’activité des jeunes (20-30 ans) et des seniors (50-60 ans) sont parmi les plus faibles d’Europe. Cela génère du stress au travail, des suicides et une dégradation des conditions de travail, et, pendant ce temps, on se prive des cotisations que pourraient verser les jeunes et les seniors. Améliorer leur accès à l’emploi est donc une priorité.


Cela risque de prendre du temps... Voyez-vous d’autres financements possibles ?


Aujourd’hui, de nombreux revenus ne sont pas soumis à cotisation. Selon les calculs de la Cour des comptes, en 2009, le simple fait de rétablir les cotisations retraite sur la participation, l’intéressement, les bonus et les stock-options permettrait de récupérer 3 milliards d’euros. Parmi les autres moyens de financement, après une hausse des cotisations employeurs, on peut envisager ­ à condition de leur garantir un bon niveau de retraite ­ que les salariés soient également prêts à cotiser davantage.


PROPOS RECUEILLIS PAR S.C.

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