AGIR OU SUBIR
Le président de la République n’a visiblement pas pris la mesure de l’urgence sociale. Il avait annoncé « un plan de rupture pour l’emploi ». Son discours reste dans la logique des choix antérieurs où dominent les mesures de traitement social du chômage et de dérégulation du marché du travail.
Le président de la République procède au détournement de la revendication de « sécurité sociale professionnelle » pour justifier des mesures qui sont tout à l’opposé de la revendication posée par la Cgt. Nous voulons beaucoup plus de sécurité pour tous les salariés, réduire la précarité, garantir le contrat de travail… Le Président de la République propose d’assouplir le régime des contrats à durée déterminée, de multiplier les petits boulots, de faire pression sur les chômeurs, de mettre en concurrence service de l’emploi et opérateurs privés, d’étendre le travail du dimanche… Il confirme ses choix de déréglementation du travail : mise en cause des 35h, libéralisation du cumul emploi-retraite, facilitation de la rupture du contrat de travail.
Les améliorations annoncées en matière d’indemnisation du chômage, d’accès à la formation sont limitées et non financées. Les salariés ne manqueront pas de mettre en relation cette situation et les 400 milliards d’euros débloqués pour les banques et les entreprises. Le sentiment d’injustice des salariés qui vont perdre leur emploi, s’en trouvera renforcé. Il y a 2 poids et deux mesures suivant qu’on parle de la finance ou de l’emploi et du social !
Le volontarisme politique affiché par le Président de la République ne semble pas devoir s’appliquer à la stratégie des entreprises et à la gestion de l’emploi. Il est sans doute de bon ton de mettre en avant la négociation sur la Gestion prévisonnelle des emplois et des compétances, la formation ou l’assurance chômage. Mais le pouvoir politique ne peut pas ignorer que le patronat n’a qu’un souci, celui de comprimer un peu plus la masse salariale pour préserver comme avant les intérêts des actionnaires.
Devant l’aggravation de la situation sociale, la Cgt estime que les organisations syndicales et les salariés ne peuvent rester sans réagir. Des négociations importantes s’engagent avec un patronat qui utilise la crise pour rejeter toute idée de concession. Le Président de la République évoque le principe d’une conférence sociale.
La Cgt établit sans attendre les contacts nécessaires en vue d’une mobilisation coordonnée et unitaire des syndicats dans les toutes prochaines semaines.
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