Que
pouvait-on sérieusement attendre du sommet convoqué par le
président de la République le 18 janvier ? Sa dimension
électorale n’avait échappé à aucun commentateur. Le « toujours
pas candidat », (mais qui doit y penser plus souvent que le
matin en se rasant) a besoin d’occuper l’espace médiatique.
Contraint, face à l’augmentation du chômage et de la précarité,
d’apparaître volontariste sur la situation de l’emploi dans
cette période préélectorale, Nicolas Sarkozy veut, comme à son
habitude, aller vite en invoquant l’urgence pour faire passer
l’inacceptable et pour conforter sa stature de « capitaine
par gros temps ».
Une
fois de plus, ce sont les entreprises qui sortent gagnantes de ce
sommet avec un dispositif zéro charge pour l’embauche d’un jeune
dans les petites entreprises. De même, il propose en restant flou,
la possibilité pour les entreprises de négocier des accords de
compétitivité autorisant la baisse des salaires ou la
révision du temps de travail au nom de la préservation de l’emploi
sans que le salarié n’ait plus de recours pour exiger le respect
de son contrat de travail. La ficelle est évidemment un peu grosse.
Il s’agit clairement là de porter atteinte à la nature même du
contrat de travail.
Que
l’on ne se rassure pas à bon compte, ce sont bel et bien toutes
les catégories de salariés qui seront impactées par ces accords.
Les salariés en responsabilités, les ingénieurs et cadres, les
techniciens et professions intermédiaires, déjà confrontés à la
non reconnaissance des qualifications et à des remises en cause
régulière de leur temps de travail ne seront pas épargnés.
Dans
un tel marasme économique et social, il n’est dès lors pas très
surprenant que l’enquête de l'Association pour l'emploi des cadres
(Apec) publiée mercredi, le jour du sommet à l’Elysée, montre
une baisse d’optimisme des cadres liée "avant tout à la
perception d’une dégradation du marché de l’emploi". Les
cadres qui pensent que le marché de l'emploi leur est plus favorable
que pour les autres employés sont moins nombreux qu'en mai (47%,
soit une baisse de 8 points).
Plus
de 60% des personnes interrogées estiment d'ailleurs que la
situation de l'emploi est pire aujourd'hui que lors de la précédente
crise, il y a deux ans. Et 86% des cadres pensent que le marché de
l'emploi va "plutôt se dégrader" en 2012, par rapport à
2011. Une situation qui va peser sur leur pouvoir d'achat, selon 59%
d'entre eux.
Le site internet UGICT
Le site internet UGICT
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