lundi 23 janvier 2012

Sommet social ou comment en finir avec le contrat de travail…


Que pouvait-on sérieusement attendre du sommet convoqué par le président de la République le 18 janvier ? Sa dimension électorale n’avait échappé à aucun commentateur. Le « toujours pas candidat », (mais qui doit y penser plus souvent que le matin en se rasant) a besoin d’occuper l’espace médiatique. Contraint, face à l’augmentation du chômage et de la précarité, d’apparaître volontariste sur la situation de l’emploi dans cette période préélectorale, Nicolas Sarkozy veut, comme à son habitude, aller vite en invoquant l’urgence pour faire passer l’inacceptable et pour conforter sa stature de « capitaine par gros temps ».

Une fois de plus, ce sont les entreprises qui sortent gagnantes de ce sommet avec un dispositif zéro charge pour l’embauche d’un jeune dans les petites entreprises. De même, il propose en restant flou, la possibilité pour les entreprises de négocier des accords de compétitivité  autorisant la baisse des salaires ou la révision du temps de travail au nom de la préservation de l’emploi sans que le salarié n’ait plus de recours pour exiger le respect de son contrat de travail. La ficelle est évidemment un peu grosse. Il s’agit clairement là de porter atteinte à la nature même du contrat de travail.

Que l’on ne se rassure pas à bon compte, ce sont bel et bien toutes les catégories de salariés qui seront impactées par ces accords. Les salariés en responsabilités, les ingénieurs et cadres, les techniciens et professions intermédiaires, déjà confrontés à la non reconnaissance des qualifications et à des remises en cause régulière de leur temps de travail ne seront pas épargnés.

Dans un tel marasme économique et social, il n’est dès lors pas très surprenant que l’enquête de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiée mercredi, le jour du sommet à l’Elysée, montre une baisse d’optimisme des cadres liée "avant tout à la perception d’une dégradation du marché de l’emploi". Les cadres qui pensent que le marché de l'emploi leur est plus favorable que pour les autres employés sont moins nombreux qu'en mai (47%, soit une baisse de 8 points).

Plus de 60% des personnes interrogées estiment d'ailleurs que la situation de l'emploi est pire aujourd'hui que lors de la précédente crise, il y a deux ans. Et 86% des cadres pensent que le marché de l'emploi va "plutôt se dégrader" en 2012, par rapport à 2011. Une situation qui va peser sur leur pouvoir d'achat, selon 59% d'entre eux.


Le site internet  UGICT

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