lundi 16 janvier 2012
Je hais les vendredis 13
Voilà, c’est fait. Depuis des mois qu’on nous l’annonçait, c’est arrivé : la France a perdu son triple A. Un vendredi 13 en plus ! On ne sait si cela aura un impact sur le niveau des paris pour les deux prochains vendredis 13 de cette année 2012. Mais assurément, ce n’est pas un bon coup de pub pour la Française des Jeux.
Reste que du coup, le débat politique, on devrait dire politicien, a trouvé pour quelques jours un os à ronger. Faut-il se réjouir de cette dégradation qui signe bien sûr un échec de Nicolas Sarkozy ou bien s’en inquiéter ? Optons plutôt pour la seconde option car souvenons-nous que c’est au nom de cette sauvegarde de la note triple A que la réforme des retraites, la révision générale des politiques publiques, les mesures drastiques de rigueur budgétaire ont été mises en œuvre. C’est pour honorer Standard & Poors que les pires décisions récessives ont été prises au niveau européen comme au niveau des États. Que ces officines aient eu la peau de Berlusconi ou Papandreou plus sûrement que le suffrage universel doit nous inquiéter, quoi que l’on puisse penser des uns ou des autres. N’en déplaise à Baroin, ce sont bien malheureusement, ces agences de notation et les banques qui gouvernent parce que les États leur ont abandonné leur souveraineté.
Ce déclassement n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour l’exécutif qui avait fait du Triple A l’alpha et l’oméga de sa politique. Mais il n’est pas non plus une bonne nouvelle pour ceux qui s’opposent à la politique économique et sociale de Nicolas Sarkozy. Car le candidat président et le patronat vont trouver dans cette affaire de quoi nourrir les discours les plus alarmistes pour justifier les décisions les plus antisociales. Le président, qui convoque cette semaine les organisations syndicales et patronales à un sommet pour l’emploi, est conforté au contraire dans sa posture de « capitaine par gros temps » au nom de laquelle il justifie les plus mauvais coups.
Par ailleurs, ce déclassement peut nous inquiéter aussi par ces effets économiques. Renchérissement et raréfaction du crédit sont par exemple les effets les plus directs et les plus rudes que devraient subir les ménages et les entreprises. Cette spéculation sur notre solvabilité individuelle et collective est insupportable. Elle nourrit la sphère financière au détriment de la satisfaction des besoins et de la relance.
Le site internet : UGICT
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