Ah que la patronne des patrons est
délicate. Plutôt que de dire les choses brutalement du genre : « le Code
du travail c’est bien pratique pour caler une table de chevet »,
Laurence Parisot préfère les formules comme « pacifier les
licenciements ». C’est sa dernière lubie. Après avoir obtenu, sans
combattre, de Nicolas Sarkozy la mise en place de la rupture
conventionnelle pour sécuriser juridiquement les licenciements au
compte-gouttes, elle entend obtenir du nouveau gouvernement qu’il
l’étende au licenciement collectif. Outre qu’il y aurait quelques
chances qu’un tel texte soit anticonstitutionnel, on arriverait à
exonérer les entreprises de toutes les dernières contraintes sociales.
Pensez-vous ! Le Medef voudrait à la fois que les juges n’aient
définitivement plus leur mot à dire sur le caractère économique des
licenciements, il voudrait aussi pouvoir trouver des interlocuteurs
dociles pour monter tous ensemble dans les charrettes de licenciements.
Vous imaginez la scène ? Des salariés qui se réuniraient devant la
machine à café et qui conviendraient tous ensemble non pas d’opter pour
le macchiato plutôt que le cappuccino, mais quitter la boîte avec le
sourire. Et peut-être même avec un pot de départ tant qu’on y est. C’est
« Laurence au pays des Bisounours » ! Madame Parisot voudrait qu’en
plus d’être jetés à la rue pour faire grimper les actions et servir les
dividendes, les salariés soient aussi heureux de sauver leur entreprise
en se sacrifiant pour la bonne cause. C’est oublier que ces fameuses
ruptures conventionnelles pour l’instant individuelles sont dans la très
grande majorité des cas de l’initiative de l’employeur et non du
salarié. C’est oublier qu’elles contribuent très largement à se séparer
des seniors et notamment des salariés les plus qualifiés.
Cette revendication est évidemment inacceptable et a peu de chances d’être satisfaite. La CGT s’y opposera, tout comme elle demande à l’occasion de la conférence sociale qui s’ouvre ce lundi 9 juillet, une remise à plat du dispositif adopté sous Nicolas Sarkozy. |
lundi 9 juillet 2012
Laurence Parisot au pays des Bisounours
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